Archives de l’auteur : Marion Eberschweiler

À propos Marion Eberschweiler

Auteur, animatrice radio et YouTubeuse dans les domaines de l’éducation bienveillante, de l’alimentation végétale, de la protection des animaux, de l'écologie, de la beauté naturelle et de la spiritualité.

Comment en suis-je venue à imaginer une méthode de lecture en B.D. ?

La naissance d’une méthode de lecture différente.

C’était une nuit de décembre 2015. Nous passions les vacances de Noël à Miami chez ma belle sœur, et plongée dans mes réflexions, je n’arrivais pas à trouver le sommeil.

Nohan venait d’avoir 6 ans. A l’époque, j’avais du mal à l’intéresser à la lecture et cela m’inquiétait. Je réfléchissais à une méthode qui pourrait non seulement capter son intérêt, mais surtout lui donner envie d’y revenir et d’apprendre la suite.

En effet, toutes les méthodes que j’avais testées avec lui étaient trop répétitives. De page en page, toujours le même schéma : des lettres à combiner et à lire, sans autre but que l’apprentissage. Autant vous dire que l’ennui se faisait sentir dès la seconde leçon. Oh on avait essayé les lettres rugueuses Montessori, les lettres qui s’accrochent au frigo, les petits personnages du monde des Alphas… Mais voilà, Nohan, autiste asperger de 6 ans bien dans sa tête et qui sait ce qu’il veut (et ce qu’il ne veut pas !) se lassait presque instantanément. La répétition sans but, ce n’était pas du tout sa tasse de thé.

Il avait besoin qu’on aille droit au but et qu’on emploie directement le savoir acquis pour quelque chose de concret… et d’amusant.

Il fallait sortir de la vision d’adulte.

Nous créons des méthodes que nous pensons intelligentes, mais nous nous basons sur des visions d’adultes, avec des attendus d’adultes. Nous voulons que nos enfants apprennent à lire, et nous voyons à long terme, nous savons que cela leur ouvrira une porte vers le reste du monde. “La” porte d’accès au reste de la connaissance ! En tant qu’adultes, nous savons nous forcer lorsque cela est nécessaire. Alors même si l’apprentissage de la lecture est long et pénible, nous partons du principe qu’il “faut bien en passer par là”.

Sauf que les enfants sont plongés dans l’instant présent. Amener un enfant à un long apprentissage rébarbatif dont le but est plus clair pour nous que pour lui, c’est à peu près impossible sans le contraindre. Au sein d’une classe la position de l’enseignant, l’interdiction de se lever de sa chaise et l’élan moteur de la classe donnent une certaine docilité. “Bon bein puisqu’on est là et qu’on n’a pas le choix…” Et puis, c’est pour votre bien !!!

En école à la maison, nous n’avons pas ces éléments moteurs. L’enfant est chez lui dans son cadre sécurisé et son instructeur est son parent avec lequel il se sent en confiance pour lui dire lorsque ça le barbe complètement et que “NON!” il n’en veut pas ! Il nous montre comment il fonctionne, indépendamment des convictions scolaires culturellement établies. Passer la journée sur une chaise ? Non merci !

Repenser les apprentissages avec une vision d’enfant.

Je trouve que c’est une très belle occasion de repenser cet enseignement et de le proposer autrement. Cela m’a amené à réfléchir sur la manière dont fonctionne le cerveau et dont s’imprègnent en nous les connaissances.

Nous avons longtemps cru que nous devions contraindre l’enfant afin qu’il acquiert des connaissance. Pourtant, l’enfant apprends constamment. Ce mécanisme est déjà en lui. Un enfant se tourne vers un sujet lorsqu’il éprouve de la curiosité envers lui. Curiosité, plaisir, amusement, satisfaction. C’est cela qui les fait vibrer et c’est sur cela que je souhaitais me baser pour donner à mes enfants la motivation d’apprendre un sujet.

Pourquoi ne pas rendre l’apprentissage de la lecture amusant, tout simplement ? Mais pas avec notre vision d’adulte ! Pas avec de beaux livres remplis de textes ponctués de trois images sans âme espérant vainement susciter un petit éclair d’intérêt chez le jeune lecteur afin qu’il ne se détourne pas trop vite de la page.

Non, avec une méthode réellement faite pour lui, sur mesure, adaptée à sa compréhension du monde et à sa notion de l’amusement. En se mettant à sa hauteur, en testant ce qui fonctionne et en se réajustant si cela ne fonctionne pas.

Oui, nous pouvons rendre les apprentissages marrants et donner envie d’y revenir et d’aller plus loin : le challenge, lorsqu’il est guidé par le plaisir et la satisfaction, nous emmène loin. Les créateurs de jeux vidéos l’ont bien comprit… !

Une méthode sur mesure.

Cette nuit là, à Miami, mon esprit carburait à 100 à l’heure. Les premières images d’une méthode de lecture adaptée à Nohan me venaient en tête. J’écrivais sur mon téléphone les premiers petits textes de ce qui deviendra Le Monde sans Mots.

J’ai alors imaginé une méthode partant d’une histoire en bande dessinée, où les personnages apprenaient à parler en même temps que mon enfant apprenait à lire. Je me suis adaptée à ce qui lui faisait plaisir : peu de texte, des images suffisamment claires en elles-mêmes pour que le texte soit vite compris (pour que son cerveau vite sur-stimulé aille droit au but et ne s’égare pas). Dans l’histoire, le lecteur est sollicité pour lire les bulles de textes que prononcent les héros, mais aussi pour interagir avec l’univers et faire progresser l’histoire. Ainsi, il y revient, il souhaite savoir la suite. Il s’attache aux personnages. Une méthode où les répétitions se fond au fil de l’aventure, sans qu’on s’en rende compte.

Mais comment rendre cette méthode réelle ?

Bref, j’avais le projet en tête, mais pas les talents en dessin. Oh j’adorais dessiner ! J’avais même fait la prépa pour entrer aux beaux arts avant de me tourner vers le domaine de la santé. Mais cela faisait des années que je ne dessinais plus et je ne me sentais pas compétente, surtout que je n’avais pas de connaissances pour les dessins à faits à l’ordinateur.

J’ai alors engagé une amie, Delphine (Chklé), qui avait fait les illustration de notre magazine Pitaya. Au départ, mes personnages étaient Lila et Ali et ressemblaient à ça :

Mais ce projet me revenait cher (j’avais même fait un appel aux dons, et j’éprouve toujours de la gratitude envers les quelques personnes qui ont cru en moi et qui ont tout rendu possible !) et m’offrait trop peu de liberté. Insatisfaite, incapable de le financer correctement, j’ai eu une période de déception où j’ai bien failli tout abandonner. J’avais l’impression de tenir un truc chouette au bout des mains mais de ne pas pouvoir en faire quelque chose de concret. C’était immensément frustrant.

Puis un jour, j’ai essayé de recréer Lila à ma façon. Et j’ai trouvé mon personnage mignon ! Surprise d’y arriver, je me suis dit “et si j’essayais de faire une page, pour voir ?” Et j’ai refais la première page de Delphine… Puis les autres !

Est devenu :

Je pris le parti de tout faire aux crayons de couleurs, et de faire comme si c’était un style assumé (le style “fait main” hahaha !). J’écrivais les textes à la main pour les disposer à l’endroit précis que je voulais dans l’image. Je fis même les bordures des cases à main levée pour que tout soit bien raccord.

Petit à petit, à force de dessiner, mes traits de sont assurés et mes personnages ont eu plus d’allure. Entre le tome 1 et le tome 2, je suis ainsi passée de ça à ça :

Dans l’histoire, j’ai expliqué au lecteur que cette évolution était grâce à lui. Qu’en faisant progresser l’histoire, non seulement son vocabulaire s’enrichissait, mais le monde entier autour des personnages… N’est-ce pas là toute la beauté de la chose ? Je les fais progresser autant qu’ils me font progresser. C’est un travail que l’on fait ensemble.

Au final, à la maison, c’est surtout Shani, 2 ans plus jeune que Nohan, qui a bénéficié de la BD et des personnages, auxquels elle s’est énormément attachée. Elle m’a beaucoup motivée.

Mes sources d’inspiration.

En plus de m’inspirer de mes enfants, et je le répète, de créer cette méthode avant tout pour eux, je me suis basée sur une méthode syllabique classique très complète, celle de Ghislaine Wettstein-Badour, “Bien lire, bien écrire”, qui ne comporte absolument aucune image (elle y tient). Au départ, je faisais à ma sauce, mais à force je me suis appuyée sur sa méthode pour que la progression soit cohérente et plus complète que celle des manuels scolaires simples. Cependant, le challenge est énorme, cela me fera faire une BD en pas moins de trois tomes.

Je me suis aussi beaucoup inspirée des livres “Turlututu” d’Hervé Tullet, pour leur côté interactif qui fonctionne TELLEMENT BIEN avec les enfants. Et de nombreux auteurs de BD pour leur humour (les schtroumpfs notamment, dont on retrouvera clairement l’esprit dans ma conjugaison en B.D.)

Aller plus loin.

Je n’ai fait qu’une méthode parmi des milliers d’autres, adaptée à ma vision des choses et à mes propres enfants. Je n’ai aucune prétention. Mais cette expérience m’a appris qu’une vraie méthode éducative prend de la force si elle fait partie d’un univers, que l’on sympathise avec ses personnages, qu’ils deviennent des amis sur lesquels, d’une certaine façon, on peut compter pour nous soutenir dans nos apprentissages et nous accompagner. On a envie d’avoir la suite de leurs aventures, et on s’instruit avec plaisir, sans trop s’en rendre compte à vrai dire. C’est pourquoi je crée beaucoup de supports avec Lila et Ely.

Je ne vous cache pas que mes créations sont imprégnées de ma personnalité (lire à ce sujet l’article “Les idées cachées derrière mes créations), ma vision du monde tournée vers la nature, les fruits, la protection des animaux. Mais comme toujours je n’impose rien. Je ne fais que créer un univers.

J’espère que cet univers vous touchera, et surtout, qu’il apportera du plaisir et de la joie à vos enfants, comme il en a apporté aux miens.

Marion

Je vous laisse avec deux images de plus, juste pour le plaisir de montrer aussi le joli travail que Delphine avait fait et qui m’a inspiré :

Re-confinement et déscolarisation, le guide de survie

Suite au re-confinement (et à l’obligation du port du masque dès 6 ans), beaucoup de parents s’interrogent sur la possibilité de déscolariser leur enfant. Lors du premier confinement, ça n’a pas été évident pour tout le monde. Et pour cause : faire l’école à la maison est bien différent d’aller à l’école ! Les élans de motivations ne sont pas les mêmes. Cela ne peut pas suivre les mêmes règles.

Ici, cela fait 12 ans que nous faisons l’école à la maison. Dans cette vidéo, je souhaite vous donner nos conseils pour faire de votre déscolarisation une expérience épanouissante, tant dans les apprentissages que sur le plan de votre relation avec votre enfant.

Il est important que la déscolarisation reste un droit. Signez la pétition : https://www.mesopinions.com/petition/…

Pour rendre à Noël sa magie, écoutons les chansons d’Anne Sylvestre

Il y a trois jour, une artiste qui a marqué mon enfance s’est éteinte : Anne Sylvestre. Il n’y a pas eu un Noël de ma vie (oui, jusqu’à maintenant, je vous assure !^^) où nous n’avons pas lancé son CD des Fabulettes de Noël, c’était une vraie tradition familiale.

Pleine de douceur et de subtilité, sans juger ni critiquer notre société, Anne Sylvestre était pourtant une femme très engagée.

Avec l’approche des fêtes, justement, je vous présente ses idées au travers de quelques unes des chansons de son CD ses Fabulettes “Joyeux Noël”, pleines de paix et de chaleur, qui redonnent une vraie magie à Noël :

  • Sa chanson “Noël n’est pas au magasin” (mais dans mon cœur et dans mes mains) donne envie de vivre l’esprit magique de Noël et du partage autour de créations faites avec amour.
  • Dans “Sapin, sapin“, elle choisit de décorer un sapin non coupé et de le replanter après les fêtes, espérant créer une forêt de sapins au fil des ans.
  • Dans “Bonjour Madame Marie“, la mère du petit Jésus envoie bouler les présents (et les armes) des rois mages et leur explique que son enfant n’a besoin que de douceur, d’amour et de courage.
  • Dans un de ses contes de Noël (inclus dans le CD), “Les indiens de Noël“, des petites filles se battent pour obtenir le droit aux mêmes déguisements que les garçons et pour faire halte à la discrimination sexistes dans les jouets..

Bref, une merveilles. Tout cela est posé avec simplicité et avec tant que douceur, que je ne peux que lui rendre hommage et espérer que ses chansons continuent à être connues, elles mériteraient d’être transmises à tous nos loulous et enseignée dans les écoles pour rendre à Noël son sens et sa magie ❤

A 86 ans, cette grande femme qui avait un vrai côté précurseur pour son époque (et même encore pour la notre^^), chantait encore… Elle faisait également des chansons pour adultes, se posant entre autre en faveur du mariage gay, de l’avortement, et pour l’égalité des hommes et des femmes.

Toutes mes pensées à sa famille <3

Love ❤

Manifestation virtuelle pour la liberté d’instruction

Avec un peu plus d’une centaine de parents, nous avons réunis nos pas de danse pour former un clip muscial, en guise de manifestation pour la liberté d’instruction ! Cette vidéo est joyeuse et nous souhaitons qu’elle donne la pêche à tout ceux qui prendront le temps de la regarder !

Luttons avec ardeur mais aussi avec positivisme pour notre droit à faire l’école à la maison, qui est si important à tous points de vue.

Oui au choix ! Cela nous concerne tous.

SIGNEZ LA PETITION OFFICIELLE : https://www.mesopinions.com/petition/…

J’ai eu un plaisir IMMENSE à faire le montage de cette vidéo. Votre implication, votre créativité, vos joies de vivre ont profondément touché mon cœur, m’on fait nous sentir comme une armée unie de guerriers pacifiques. Seule, je me sentais impuissante, avec vous tous, je nous sens forts. Vous m’avez régulièrement donné des frissons, des fou-rires de joie et fait monter les larmes aux yeux. J’ai eu l’impression de vous connaître, de partager un moment avec vous. J’ai fais mon maximum pour que chacun ai sa place. Je souhaite que ce bel éclat brille dans les cœurs de tout ceux qui regarderont notre vidéo, et que notre message se transmette loin au delà des étoiles.

Avec notamment :

Anne-Estelle et Djanaé du site https://plaisir-d-apprendre.com/

Eve, Liv et Emy du site http://www.eveherrmann.com/

Faut-il interdire l’école à la maison ?

Il y a quelques jours, j’ai entendu avec horreur notre président annoncer qu’il souhaitait faire voter une loi pour interdire l’école à la maison le 9 décembre 2020. Cette loi souhaite nous enlever un droit fondamental : celui du libre choix de chaque parent quant à l’éducation de son propre enfant.

C’est tout bonnement HALLUCINANT.

Chez nous, ça fait 12 ans que nous faisons l’école à la maison, vous imaginez donc comment on a reçu la nouvelle !

J’ai décidé de me retrousser les manches et de vous ouvrir les portes de notre maison dans ce MINI-REPORTAGE pour vous faire découvrir la façon dont l’instruction se passe chez nous. Je souhaite vous montrer en quoi elle a sa place dans la société et comment elle peut profondément venir l’enrichir.

Je vous invite à signer la PETITION OFFICIELLE créée par les associations d’instruction en famille pour refuser qu’on nous retire ce droit fondamental, inscrit dans notre constitution, à la liberté de choisir son instruction : https://www.mesopinions.com/petition/…

J’appelle toutes les familles faisant l’instruction en famille, quelques soient leurs raisons et leurs modes de fonctionnement, à nous montrer comment ça se passe chez elles, pour démystifier et faire valoir ce choix !

J’appelle aussi tous les enseignants qui estiment que le système scolaire a aussi des failles, à témoigner, ainsi que ceux bossant en écoles alternatives. C’est le moment, il faut agir MAINTENANT !

11 années de #lifeschooling : notre “non-rentrée” des classes 2020.

Nous sommes en septembre. Nohan a 11 ans et Shani 9. Pourtant, chez nous, il n’y a pas eu de rentrée scolaire.

C’est la 12ème année que nous « piratons » l’instruction, c’est à dire que nous apprenons à notre manière. Ici, nous favorisons les apprentissages autonomes, choisis librement par l’enfant.

Peut-être n’avez-vous jamais entendu parler de ce concept et cela vous surprend-t-il ?

  • Non, mon enfant ne passe pas ses journées entières assis à une table à écrire en écoutant un monologue.
  • Non, il n’ouvre pas tel livre de connaissance à telle heure, comme nous l’avions nous même fait à l’école.
  • Non, il n’est pas jugé par un système de notation à chaque fois qu’il produit une création, ni brimé par ces mêmes notes s’il a besoin de plus de temps que d’autres enfants pour acquérir telle ou telle connaissance.

Je préfère respecter son rythme et utiliser les centres d’intérêt vers lesquels il se tourne comme support pour ses apprentissages. Je laisse libre court à son élan de curiosité naturel et je lui fait confiance (c’est ça le plus dur^^). Mon enfant s’appui sur le plaisir qu’il éprouve à acquérir des connaissances. Les obstacles rencontrés deviennent des défis stimulants qui lui donnent envie de se dépasser, son progrès lui apporte de la satisfaction car il a du sens pour lui : il lui sert tout simplement à aller plus loin. Ainsi, même ce que nous appelons habituellement des «échecs» deviennent des richesses, des expériences constructives et pleines d’enseignement.

Thomas A. Edison, inventeur du phonographe, de l’ampoule électrique et du cinéma, a arrêté l’école à 7 ans et était autodidacte. Expérimentateur insatiable, il a déposé 1074 brevets dans sa vie. Lorsqu’il parle des échecs survenant lors de ses expériences, il dit :

«Je n’ai pas échoué. J’ai seulement trouvé

10 000 solutions qui ne fonctionnent pas.»

Thomas A. Edison.

Parce qu’au fond, pourquoi instruisons-nous ?

Le but de l’école (outre celui de servir de garderie aux parents qui travaillent^^) est d’enseigner un socle commun de connaissances qui nous offre une base sociale commune. Cela nous permet de nous comprendre (langage, écriture, culture commune…) et de pouvoir intégrer le monde du travail avec une relative égalité.

Cela, dans le fond, c’est plutôt chouette.

Si je pouvais y changer une chose, ce serait la forme, c’est à dire la façon dont on est amené à cette base commune.

  • L’école actuelle semble voir la connaissance comme un moyen d’accéder à la compréhension du monde. Elle fait sentir le manque de connaissances comme une carence, et les «mauvais élèves» n’arrivant pas à avoir accès à cette base commune, en pâtissent.
  • Pour ma part, au contraire, je vois la compréhension du monde comme moyen d’accéder à la connaissance.

Apprendre n’est-il pas inné ?

Le fait même d’apprendre est un processus inné, inscrit dans nos gènes. Dès notre venue au monde, nous découvrons l’environnement dans lequel nous sommes immergés. Nous observons avec curiosité et intérêt, nous reproduisons avec satisfaction, nous avons envie de comprendre car cela nous apporte du plaisir. C’est parce que nous avons baigné dans un environnement où les gens parlaient que nous avons spontanément acquit la parole. On ne nous a pas enseigné l’alphabet avant de pratiquer le langage… tout simplement parce que cela n’aurait pas fait sens en nous !

C’est parce que nous sommes en immersion dans le monde et que nous l’explorons, que nous nous mettons à le comprendre et que par curiosité, pour aller plus loin, nous accédons à la connaissance. Dans ce cas de figure, nous sommes actifs, et non passifs, dans l’acquisition de notre propre savoir. Nous avons un potentiel incroyable, qui ne peut être qu’un atout, tant que notre soif de découverte est encouragée et non brimée.

« L’intelligence n’est pas la capacité de stocker des informations, mais de savoir où les trouver.»


Albert Einstein

De nos jours en particulier, internet offre une bibliothèque de connaissances d’une portée jamais vue auparavant dans l’histoire de l’humanité. L’échange, le partage et la possibilité d’accéder aux richesses d’autrui est un moteur extraordinaire de découverte, d’évolution personnelle et d’évolution globale de la société.

Comment ?

Cela se fait tout simplement sur la base de la motivation personnelle : envie, plaisir et joie.

J’ai tout le temps ce dessin animé qui me vient en tête lorsque j’évoque ce sujet : Monstres & Compagnie. Dans cette histoire, à chaque fois que les monstres réussissent à faire peur à un enfant, ils remplissent les réserves d’électricité qui font fonctionner leur monde. Jusqu’au jour où (spoil alert !!^^) ils découvrent qu’en faisant rire les enfants, l’énergie déployée est immensément plus grande ! Ils cessent alors d’alimenter la peur pour choisir la joie, beaucoup plus prolifique.

Que pensez-vous d’une société où on n’apprend pas les choses par obligation, dans la crainte de réprimande ou de mauvaises notes, mais dans la joie, parce que ces connaissances-là nous apportent du plaisir et de la satisfaction en elles-mêmes ?

Lors de l’année qui s’est écoulée, Nohan, 11 ans, a apprit par lui-même et à sa propre initiative à parler anglais. Je m’en suis rendue compte le jour où en passant devant son ordinateur, j’ai surpris une de ses discussion, visiblement animée et pleine de rires, avec un autre adolescent… totalement en anglais !! Je suis restée tout bonnement sidérée. Lorsque je lui ai demandé comment il s’y était pris, il m’a expliqué qu’il s’était mis à suivre des Youtubeurs américains dans un domaine spécialisé qui le passionnait et qui n’avait pas d’équivalent en français. Il s’agissait de certains jeux vidéos dont il était fan. Il affichait parfois des sous-titres en anglais pour mieux décortiquer les mots qu’il entendait. Le plaisir manifeste que les youtubeurs prenaient à partager leurs parties et leurs astuces, les répétitions constantes de leurs formulations orales et le lien avec l’image affichée lui ont rapidement permi de comprendre le sens des phrases. Il a également décidé de basculer l’interface de ses jeux vidéos en langue anglaise pour faire plus facilement le lien avec les vidéos qu’il regarde ainsi que pour élargir sa compréhension. Il pouvait reproduire, imiter, aller plus loin.
Comme ces jeux se déroulent en ligne avec d’autres joueurs de toutes nationalités, il s’est fait spontanément des amis anglais en jouant, avec lesquels il parle et joue très régulièrement en équipe. Ça lui demande de comprendre, de réagir, d’interagir ; d’avoir les bons mots pour faire progresser l’aventure…

C’est tellement éloigné du faible niveau avec lequel je suis moi-même sortie du lycée que je ne peux qu’être émerveillée par cet élan spontané vers la connaissance, une fois qu’elle a du sens pour nous, une fois qu’on y voit un but attrayant.

J’estime que chacune des matières inscrites sur le socle commun des compétences scolaires peut être amenée d’une façon attrayante, informelle et ludique. Lorsqu’il s’agit de faire découvrir à autrui un nouveau domaine de compétence, c’est notre propre passion et nos connaissances, nos anecdotes ou interactions marrantes avec ce domaine qui vont nous permettre d’attiser la curiosité, l’intérêt et l’envie d’en savoir plus de celui qui nous écoute. Nous avons tous en mémoire un professeur qui a su nous captiver par sa propre passion…

Laisser les enfants nous montrer le chemin.

Il y a une chose qui me semble importante : l’enfant est beaucoup plus dans le jeu que l’adulte. C’est pour cela que pour moi, les enfants ont un rôle de guide pour nous montrer la façon dont ils perçoivent tel ou tel domaine et la manière dont il peuvent le comprendre avec efficacité.

Ce n’est pas à nous de les diriger mais à eux de nous orienter, chacun à sa façon, avec son individualité, ses besoins, son rythme.

Je vois tant de personnes faisant l’école à la maison en reproduisant ce qui est fait à l’école : fiches à remplir, textes à lire, questionnaires… Si nous acceptions de nous laisser guider, il est peu probable que les enfants cette génération 2020 nous demandent ce type de travaux. De nos jours, il nous demanderaient des livres audio, des mangas, des jeux de société, des jeux vidéo, du bricolage ou des travaux artistiques, des musées interactifs, des vidéos YouTube…


Exposition-expérience interactive “Faire corps” à la Gaîté Lyrique, Paris 2020

Et pourquoi pas ?

Construire ensemble le futur.

Ces moyens sont très ludique, très interactifs et donc, selon moi, de grandes efficacité et rapidité pour transmettre les connaissances. Pourquoi passer des jours à essayer de faire rentrer par cœur dans la tête d’un enfant ce qu’il pourrait comprendre par lui-même en quelques heures à l’aide du plaisir qu’il en retire ?
Beaucoup de parents fuient la technologie. Je préfère m’intéresser à ces supports (vous connaissez mon côté nature. Mais vous ai-je déjà parlé de mon côté geek…?) pour les comprendre et ainsi savoir conseiller, sécuriser et guider mes enfants vers le monde de demain. Pourquoi nous accrochons-nous à ce qui semblait bon “avant” ?

Lorsque mon père était tout jeune, sa grand-mère le réprimandait si elle le surprenait à… lire une bande-dessinée ! Ce format de lecture, pourtant de nos jours considéré comme le 9ème art, lui semblait infantilisant, de piètre qualité et moins distingué qu’un livre plus complexe et sans images.


Visite interactive du palais des Papes, à Avignon, 2020.

Notre vision de l’enfance à changé, nous nous mettons plus facilement à la hauteur des plus jeûnes. Je trouve que les histoires, dessin-animés ou jeux vidéos de nos jours s’adaptent bien aux élans spontanés et joie et de plaisir propres aux petits humains. Il y en a pour tous les âges et tous les goûts, les enfants grandissent à leur rythme, on recherche leur bien-être et leur épanouissement. On n’essaye plus d’en faire de mini-adultes sérieux comme du temps de mon arrière-grand-mère. Notre société a évolué, et elle évolue encore dans ce sens. Ces enfants une fois adultes auront une autre perception du monde, ils créeront de nouveaux types de métiers, que je leur souhaite épanouissant et tournés vers leurs passions.

C’est d’ailleurs déjà ce qui se passe, je vois tant de gens se mettre à vivre de ce qui les fait vibrer, de ce dans quoi ils sont doués !

Après avoir comprit comment les mots se déchiffraient et se composaient à l’aide du début de la méthode de lecture syllabique en B.D. que nous avons créé ensemble, Nohan et Shani ont appris à lire par eux-mêmes. L’année dernière, Shani a voulu passer (avec l’accord de la direction) de nombreuses demi-journées dans une école alternative de notre quartier, dans le but de se faire de nouvelles amies. Je me suis dit que c’était une super expérience et une bonne occasion de voir si elle pouvait suivre le niveau des enfants de son cycle (niveau CE2). L’enseignante a travaillé avec elle et m’a fait un retour complet, estimant qu’elle était tout à fait à jour et qu’elle se débrouillait bien, que notre travail à la maison était efficace. Ça m’a fait rire intérieurement : je n’y étais pas pour grand chose ! J’ai demandé à Shani comment elle avait apprit le bon orthographe des mots. A part avec moi, elle ne lisait pas énormément de livres à l’époque ; mais elle écrivait beaucoup de sms à ses grands-parents et à ses amies. Elle m’a expliqué qu’elle utilisait le correcteur automatique : “lorsque j’écris les premières lettres, plusieurs possibilités de mots s’affichent dessous, et je dois reconnaître le bon. Après, je m’en souviens”.

Pour l’écriture à la main, c’était pareil : elle n’avait jamais fait de cahiers dédiés à la formation des lettres. Oh j’avais bien essayé de lui en faire faire ! Mais elle refusait systématiquement ces, je cite : “trucs nuls et ennuyants”. Alors, je l’incitais simplement à dessiner. Cela, c’était facile : je dessine moi-même beaucoup et elle adorait dessiner à mes côtés. Sa chambre regorge de carnets à dessins ! Lorsqu’elle a participé à la classe de CE2, son poignet déjà bien rodé a très rapidement su écrire des phrases et des paragraphes entiers. Après tout, l’écriture n’est qu’une forme de dessin 🙂 ! Cette année, elle s’est procuré un joli agenda qu’elle tient comme un journal intime, avec des stylos multicolores et à paillettes. Lorsqu’elle s’interroge sur l’écriture d’un mot, elle nous demande ou cherche sur le téléphone.

Chaque chose en son temps.

Un dernier aspect est à prendre en compte : il y a bien des sujets que l’école a essayé de nous enseigner lorsque nous étions enfants et qui nous semblaient totalement rébarbatifs, tandis que des années plus tard, une fois adultes, nous les percevons autrement et nous nous y intéressons sérieusement. Nous nous rappelons alors vaguement en avoir entendu parler à l’école, avoir tout apprit “par cœur” pour un contrôle, puis avoir tout oublié, faute de réel intérêt…

Visite d’un camp de légionnaires romains reconstruit, près de Dijon, été 2020.

Il y a un temps pour tout.

Peut-être est-ce une erreur que de croire que si l’enfant n’acquiert par telle connaissance bien corsée à tel âge, il ne sera jamais cultivé. Je pense que la culture peut lui être transmise d’une autre façon : simplement par immersion, sans attendre de lui qu’il comprenne ou retienne tout ce qu’il voit, qu’il sache des formules compliquées, dates précises ou événements historiques liés… mais en lui permettant d’appréhender la globalité, en lui laissant de bonnes impressions et en le laissant vivre des expériences ludiques en rapport avec ces thèmes, ce qui l’incitera plus tard dans sa vie à aller approfondir ces sujets lorsqu’il en aura l’envie ou la nécessité. Ou jamais ! Qui sait où ses pas le mèneront ?

Au fond, ce qui me semble vraiment important est que mes enfants gardent confiance en l’appétit de découverte qui les anime. Donnons du terreau à leur curiosité et offrons-leur les clefs pour l’épanouir, pour aller plus loin. C’est ainsi que, plutôt que de les ballotter d’une connaissance forcée à l’autre, nous leur apprenons à apprendre , à aimer aller vers de nouvelles découvertes et à savoir comment trouver les informations qu’ils recherchent.

Et c’est ainsi selon moi que nous créons des êtres ayant confiance en eux-mêmes, heureux, auto-suffisants, capables de s’insérer dans le monde, acteurs de leur vie et de la société de demain.

Le jour où j’ai découvert que mon fils était Autiste Asperger

Il y a quelques années déjà, je vous parlais du côté Hors Normes de mon fils Nohan. En effet Nohan est né, entre autre, avec un trouble anxieux généralisé, il a des blocages alimentaires, des hypersensibilités sensorielles, il est maladroit, insomniaque et globalement en lutte avec le monde… Jusqu’à il y a 18 mois, je ne ne voyais pas le rapport entre tous ces phénomènes.

CELA POUVAIT-IL ÊTRE GÉNÉTIQUE ?

Il y a 1 ans 1/2, donc, nous sommes partis une semaine en vacances avec une de mes belle-soeurs, qui a son fils du même âge. En les voyant ensemble et en discutant de nos difficultés, cela nous a sauté aux yeux : les deux cousins avaient les mêmes types de troubles ! Nous étions toutes deux stupéfaites de devoir emmener nos fils de 8 ans aux toilettes à cause d’une hyper-anxiété, d’être réveillées la nuit par leurs nombreux cauchemars, de devoir mesurer la façon dont nous les poussions sur la balançoire (à cause, je le sais aujourd’hui, d’un trouble vestibulaire). Les deux garçons avaient la même démarche maladroite quand ils courraient. Ils avaient chacun une passion particulière et ne voyaient le monde qu’au travers d’elle. Tous les deux avaient des problèmes de concentration et des hypersensibilités sensorielles envahissantes (qui s’exprimaient de différentes façons chez l’un et chez l’autre).

C’était tellement incroyable ; il y avait forcément un facteur génétique !

AUTISTES…??

Le frère aîné de mon mari est autiste, il vit dans un centre spécialisé. Se pouvait-il qu’il y ai une part génétique dans l’autisme ? C’était comme-ci quelque chose avait filtré… mais nos garçons n’avaient pas de déficiences mentales, ils étaient même plutôt brillants ! N’y connaissant rien, j’ai voulu explorer cette hypothèse. Les jours suivants je me suis laissée absorbée par toutes les informations que je pouvais glaner sur internet. En tombant sur un dossier expliquant les troubles autistiques chez l’enfant, j’ai eu des palpitations. Tout les phénomènes que je voyais chez Nohan et qui me semblaient sans lien apparent, étaient ici regroupés dans la définition du SYNDRÔME D’ASPERGER, un autisme sans déficience mentale…

UNE ÉTIQUETTE DE PLUS ?

Ma première réaction à été de me dire “Ok, maintenant que j’ai cette information, qu’est-ce que j’en fait ?” À l’évidence, je m’adaptais déjà à la plupart de ses besoins particuliers (pour preuve, les nombreux produits créés pour son instruction “différente”). Étais-ce nécessaire de faire un bilan, en sachant combien c’est long, pénible, coûteux et complexe (peu de spécialistes sont formés à déceler ce syndrôme en France) ? Et pourquoi une étiquette de plus, dans un monde où on préfèrerait que chacun développe l’empathie qui permet d’accepter les différences des autres avec respect ?…

Je dois vous le dire : il y a des fois où avoir une étiquette soulage. Lorsque votre enfant est incompris et qu’il en souffre, lorsque vous avez des attentes là où il ne “peux pas”, lorsque cela crée des conflits avec d’autres personnes, et aussi… lorsque vous êtes montré du doigt en tant que parent et “accusé” de chacun de ses troubles. Car oui, il allait falloir en parler autour de moi, et je savais que j’allais être confrontée au refus d’y croire de bon nombre de mes proches et au manque de soutient. Mais il fallait que j’aille jusqu’au bout, et avec l’humilité de savoir que je me trompais peut-être.

LE SOULAGEMENT

Je me suis rendue à Paris, à Lyon et ailleurs, afin de passer tous les examens nécessaires. Un an et demi plus tard, en fin décembre 2018, nous avons enfin obtenu le verdict final : Nohan est bien autiste asperger et présente le fonctionnement d’une personne à intelligence supérieure.

Comme je suppose que cet article va soulever un certain nombre de questions chez vous, dans un prochain article, Nohan et moi vous expliquerons en détail comment cela se manifeste chez lui.

Pour le moment, je peux déjà vous dire que depuis le diagnostique il y a 3 mois, cela se passe mieux avec tout le monde. Les membres de ma famille le trouvent changé, ils ont l’impression de pouvoir pénétrer dans sa bulle. Nohan se sent bien mieux comprit et respecté. Il n’est plus culpabilisé lorsqu’il “n’en peux plus” lors d’une activité. Sa brusquerie n’est plus perçue comme de l’irrespect et tout le monde lui manifeste plus de patience et de discussion. J’éprouve beaucoup de gratitude envers tous mes proches.

Pour ma part, nombreux sont les spécialistes que j’ai pû voir qui m’ont félicité de ne jamais l’avoir mis à l’école et qui ont vu dans mon maternage une chance, lui permettant de se développer avec le plus d’harmonie possible. Notre mode de vie lui a permis d’avoir confiance en lui-même, de voir son rapport au monde comme une différence et une force là où la société voudrait qu’il sente un handicap.

Et lorsque des études scientifiques à l’heure actuelle vous expliquent que les autistes ne produisent que très peu d’ocytocine (l’hormone du bien-être et du lien affectif) et que vous savez que le maternage proximal (portage, cododo, allaitement…) permet justement de maximiser la production de cette hormone chez l’enfant, vous vous dites (avec une pointe de jubilation prétentieuse bien méritée) J’AI BIEN FAIT DE SUIVRE MON COEUR !

À suivre…

IEF/vegans, une vidéo de notre quotidien

Salut ! Aujourd’hui, ou plutôt hier car on a filmé ça hier, on vous ouvre les portes de notre maison et on vous y accueille pour passer la journée ensemble. Vous allez nous suivre du lever au coucher, et avoir un petit aperçu de la vie chez nous, de l’école à la maison et des repas vegans…

IEF, l’année où nous avons failli avoir un deuxième contrôle.

S’il y a bien une angoisse lorsque l’on fait l’école à la maison, c’est le passage des deux inspecteurs de l’éducation nationale (en fait : un inspecteur et un conseiller pédagogique qui en général est un enseignant) une fois par an chez soi.

S’ils sont content de nous et de l’évolution de nos enfants, tout va bien. Mais s’ils estiment que nos enfants n’évoluent pas correctement, ils nous mandatent pour un deuxième contrôle quelques mois après le premier, lors duquel l‘enfant doit avoir nettement progressé par rapport au précédent, sinon il est invité (obligé, puisque si on ne le fait pas le parent a 6 mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende !) à aller à l’école dans les mois suivants.

Autant vous dire que ce deuxième contrôle, c’est la bête noire, surtout qu’on comprend bien que c’est un peu au bon vouloir des personnes mandatées pour venir nous faire le premier contrôle. Si elles sont ouvertes, tout se passe bien ; si elles sont  sceptiques face à l’intérêt de faire l’instruction en dehors de l’école (voir trouvent cela… totalement farfelu) et restent dans leurs aprioris, c’est moins évident.

Eh bien cette année, lors de notre quatrième année d’instruction en famille et alors que jusque là tout se passait bien, nous avons pour la première fois clairement rencontré ce second personnage…

Vous le savez, je fonctionne beaucoup en informel et en utilisant l’auto-motivation de l’enfant et en me basant au maximum sur leur plaisir et en les forçant le moins possible. J’ai même créé de nombreux supports marrants (B.D.s de grammaire, de lecture, manuel de maths dans la nature…) pour cela ! Quoi qu’il en soit, je fais toujours en sorte que nous soyons dans les cordes, afin de ne pas être bloqués par l’inspection (ce qui serait vraiment dommage, n’est ce pas ?).

Depuis le contrôle précédent, le même inspecteur revient à chaque fois, un homme sympathique, ouvert, qui comprend les enfants et avec lequel j’ai plaisir à échanger. Le conseiller pédagogique en revanche, varie tous les ans. Cette année, bien que poli, il nous a semblé, à une autre amie du coin faisant ief et l’ayant eu pour le contrôle de ses enfants et à moi-même, qu’il était plutôt réfractaire à l’ief.

Donc, après un contrôle où j’ai passé 2 heures à échanger de façon agréable et très enrichissante avec l’inspecteur tandis que le conseiller pédagogique s’occupait des enfants, j’ai tout de même reçu un courrier totalement contradictoire avec la réalité des faits et nous proposant un deuxième contrôle… Visiblement pas écrit par l’inspecteur. Je vous transmet ici notre échange, afin qu’il puisse vous être profitable si vous rencontrez la même situation :

(photo : bureau de la salle dédiée aux enfants)

(photo : mur du salon dans lequel se déroule le contrôle, où on peut voir cartes, frises, système de notation, emploi du temps…)

(photo : salon dans lequel se déroule le contrôle)

Voilà. Vous l’aurez comprit, j’ai eu gain de cause

Je ne suis pas sûre que la situation eu pû être différente, par exemple, oser dire qu’il n’y a pas d’affichages ou de matériels alors que le salon dans lequel se déroule l’inspection en est truffé, cela relève de la pure mauvaise foi. (Aussi, j’ai eu beaucoup de chance que cela ai été constaté et posé à l’écrit par l’un des contrôles précédent, car cela fait office de preuve, sachez-le).

C’est d’ailleurs précisément cette mauvaise foi qui m’a poussée à faire de mon mieux pour faire annuler ce second contrôle, car même si entre temps j’avais imprimé de nombreux travaux de Nohan faits à l’ordinateur en guise de preuve de sa capacité à écrire, si le même conseiller pédagogique revenait faire le second contrôle, aurais-je une chance ??

Les enseignements que j’ai pu tirer de cette expérience :

  1. Visiblement, il n’y a pas toujours de communication profitable entre l’inspecteur et le conseiller pédago. Les prochaines fois, je les accueillerais différemment, je commencerais par leur parler à eux deux de notre fonctionnement et des “choses à savoir” (ex : dyspraxie… façon d’enseigner…) avant qu’ils ne s’intéressent aux enfants, plutôt que de ne parler de cela qu’à l’un.
  2. Ne pas avoir que des cahiers et manuels. Croyez-le où non, je n’ai jamais pris le temps d’imprimer les photos de ce site, pensant cela inutile ; j’ai donc commencé à le faire dans un grand classeur (avec onglets par matière) afin de pouvoir leur présenter notre façon de fonctionner aux prochains contrôles, et afin qu’ils voient les enfants en action dans leurs apprentissages, cela étant une preuve concrète de mon implication dans leur éducation.
  3. Ne pas être seule, avoir un témoin, lors de l’inspection.
  4. Être à jour dans mes papiers et certificats médicaux. En effet, c’est l’inspecteur lui-même, qui lors du contrôle, m’a conseillé de le faire pour être tranquille, heureusement j’ai suivi son conseil et en effet cela m’a été utile pour faire annuler ce second contrôle !!!!
  5. Et surtout, continuer à être moi-même, à accueillir les gens le sourire au lèvre et de façon humaine. Quoi qu’on fasse, il peut arriver qu’on croise des personnes très différentes de nous. Mais il ‘a pas de raison pour ne pas se montrer toujours positive, agréable, et ouverte aux conseils. Cela ne peut qu’être profitable.

Grâce à cette compréhension plus approfondie que m’a permise cette expérience, je vous ferais bientôt un post expliquant le déroulement d’un contrôle et les choses à préparer pendant l’année et à présenter qui pourront vraiment vous aider.

Et vous qui faites l’ief, quelle est votre expérience des contrôles ?

En attendant, je vous remercie de m’avoir lu jusque là et je vous fait des bisous pleins de soleils pour l’été !

L’humaine derrière l’écran

Bonjour à tous. “L’humain derrière l’écran”, c’est un sujet que je trouve extrêmement important, j’en discutais cet après-midi avec une amie et je me suis dit qu’il fallait que je vous en parle.

Il existe des tas de sites, sur l’enfance comme sur tous les sujets, qui utilisent de nombreux procédés commerciaux pour se faire connaître et promouvoir leur contenu. En général ils se repèrent vite : leurs newsletters sont toutes écrites un peu de la même façon ; leurs sites ont un design dé-personnifié. Ils s’adressent directement à votre prénom, ont des techniques de vente et des astuces pour obtenir de nombreux abonnés. Ils vous promettent de grandes choses qui vous semblent tout à coup indispensables.

Et ça marche, c’est certain !

Il n’y a sans doute rien de mal à ça. Mais moi, je ne peux pas.

Il y a quelque chose qui est trop important pour moi : ne pas m’effacer. Ce que je souhaite, c’est promouvoir l’humain, faire transparaître ma personnalité et mes idéaux. Ce que je veux, c’est partager une partie de ma vie, rester fidèle à moi-même, et vous parler comme j’aimerais qu’on me parle. Raconter mes expériences positives et mes échecs. Lorsque je vous fabrique un produit, il représente simplement mes valeurs, mon engagement et ma créativité. Je crois en lui, mais je ne vous dirais jamais qu’il sera la solution à tous vos problèmes.

Certes, ce serait plus vendeur. Peut-être que mon site pourrait être plus accrocheur. Peut-être qu’avec une démarche stéréotypée et un site qui rentre dans le moule, je toucherais plus de monde. Mais à quel prix ? Je ne cherche pas à faire de l’audimat. Ce site, c’est un peu une fenêtre sur ma maison. Je veux être entière. Je ne veux pas vendre du rêve, je veux toucher l’humain derrière l’écran, de ma vie à votre vie.

En fait, ça touche une corde sensible chez moi. Parce que ce que je veux pour mon site, c’est ce que je veux pour le monde. J’aimerais voir du vrai contact, des barrières abaissées entre les gens, de la sincérité, de l’entièreté, mais aussi de la tolérance face à l’unicité de chacun. C’est certain que s’exposer ce n’est pas toujours simple, ça amène à travailler sur soi, à mettre son égo de côté et à se détacher du quand-dira-t-on. Parfois, les rapports humains font mal et c’est sans doute plus facile de se cacher derrière des formulations toutes faites. Certains aimeront mon travail et ma personnalité, d’autres non.

Mais ça vaut la peine d’essayer ! Je suis loin d’être parfaite, personne n’a besoin d’être parfait pour être parfaitement merveilleux. Je me respecte profondément là où j’en suis, avec mes aléas, et je ne veux tout simplement pas montrer autre chose (surtout si c’est lisse…). S’assumer, c’est au moins inviter les gens à prendre confiance en eux et à embrasser pleinement leur propre vie.

Et jusqu’à présent, sur ce site, j’ai toujours trouvé des gens ouverts d’esprit et d’une véritable bienveillance. Alors je continue d’y croire, parce que ce que je vois, c’est que lorsqu’on ouvre sincèrement son coeur, on touche le coeur de l’autre.

Merci d’être présents dans ma vie, merci de me lire <3

Marion Eberschweiler