Suite à la hauteur que j’avais réussi à prendre ce 4 juin en écrivant notre histoire, je décidais de prendre sur moi, de passer outre les difficultés afin de le soutenir et de lui envoyer chaque jour un message de paix. Je savais qu’il avait besoin d’isolement, et je lui dit de ne le lire mes messages que quand il en aurait le cœur. Je crois que je le faisais autant pour lui que pour moi-même, comme une sorte d’auto-thérapie pour me recentrer sur ce qui compte vraiment.
4 juin :
Tu souffres énormément d’avoir commis ce faux pas dans votre vie et de l’avoir perdue ainsi. Je lui ai écrit pour m’excuser (ça me semblait tout de même normal, à un stade, de m’excuse au près d’elle), et pour l’inciter à te laisser une seconde chance. La seule chose que je souhaite pour toi c’est que tu sois heureux.
Maintenant je vais te dire ce que j’estime aujourd’hui être vrai dans toutes mes relations : rappelles-toi que tu n’as pas à te remettre en question en permanence. La vie est faite de milliers d’expériences complexes, qui sont parfois au delà du simple « bien » ou « mal ».
Si malgré toute la force d’amour et de dévotion que tu as donné pour une personne la situation ne s’améliore pas et n’est toujours pas juste envers toi, c’est peut-être simplement que cette personne n’en vaux pas la peine. C’est dur d’ouvrir les yeux mais c’est ainsi.
Sache que j’ai passé un cap vis à vis de notre relation à toi et moi. Tu ne peux tout simplement plus m’atteindre ni me faire souffrir. Je me sens sereine. Quelques soient tes choix, tes paroles, tes actes, tes attitudes. Tu es comme tu es, tu vis les choses comme tu peux.
Je sais que tu as besoin de solitude, alors il te suffira de ne pas ouvrir ta messagerie, ou, tout simplement, de lire sans répondre. Mais de mon côté j’aimerais continuer à t’écrire mes pensées de temps en temps. Et ne t’en fait pas, elles seront toujours zen.
5 juin :
Coucou. Il y a 1 an 1/2, je t’ai fait une promesse : je ne te lâcherais pas. J’ai fait cette promesse à cause de ce que j’ai vu en toi d’exceptionnel, je suis une personne plutôt lucide et mes yeux étaient grands ouverts à ce moment là. Je n’ai pas douté une seule seconde, jamais été autant sérieuse en faisant une promesse.
Je ne crois pas que le succès d’une relation (qu’elle soit amicale ou amoureuse) ne se résume qu’aux bons moments. Il y a des périodes difficiles où l’on n’est plus que l’ombre de soi-même. Il y a des moments de colère, de frustration, de désespoir, de rejet, de violence. Il y a des anciennes blessures qui ressurgissent, du chaos, des deuils, des disputes, des erreurs, des paroles douloureuses, de la culpabilité, de la haine. On n’est à l’abri d’aucune tempête.
Je crois que toute la force d’une relation s’exprime lorsque l’on est là pour l’autre même quand il vit le pire. Dans ces moments là il n’y a pas de règles sur la façon dont l’autre peut être amené à se comporter. Il n’y a qu’un fil directeur, celui d’être là pour lui, d’être un socle pour l’aider à traverser ça quoi qu’il arrive.
Comme je le disais hier, il n’y a rien que tu puisses faire qui puisse m’atteindre. Tu peux me détester, me rejeter, piétiner notre relation, me dire des horreurs. Ça ne change rien. Je suis là pour toi et j’accueille. Ça ne dépend pas de toi. C’est mon propre pouvoir intérieur. Je crée ma propre force, mon propre équilibre et mon propre bonheur indépendamment des autres.
Je n’ai jamais attendu de toi que tu colles à une quelconque perfection idéaliste ou imaginaire. Je n’ai jamais attendu de toi que tu sois droit, irréprochable, que tu ne me trahisses jamais, ne m’insulte jamais, que tu n’aies que des bons côtés à me partager.
Tu es un être humain entier et libre d’être pleinement ce que tu es, parfait tel que tu es, dans tes forces comme dans tes faiblesses, dans tes euphories comme dans tes tourments les plus tortueux. Lorsque je prends quelqu’un dans ma vie, je prends tout ce qu’il est dans son ensemble, et pas juste ce qui m’arrange.
J’aime tout de toi et je serais là quoi qu’il arrive, alors tiens le coup, et si tu n’y arrives pas, j’y arriverais pour deux.
6 juin :
Bonjour.
Tu sais, je comprends ta douleur et l’ampleur de ce que tu perds.
Je te demande pardon pour ma part de responsabilité dans ce que tu traverses.
Je te pardonne pour tout ce qui est arrivé de dur entre nous et tout ce qui arrivera encore.
Je souhaite que tu puisses te pardonner toi-même et aimer inconditionnellement la belle personne que tu es sans perdre de vue ce que tu vaux, et cela même lorsque les autres autour de toi ne croient plus en toi, ne voient pas ce que tu as au fond de toi, te retirent leur amour, leur confiance, leur estime ou même te traînent dans la boue aux yeux des autres.
Je t’envoie de la lucidité pour te rendre compte que ce n’est pas parce que quelqu’un ne te voit pas tel que tu es que tu n’es rien. Tout ne dépend pas toujours de toi. Il arrive que malgré tous nos efforts, les autres restent emprisonnés dans leurs visions, et bien que ce soit dur de se sentir impuissant et incompris, cela leur appartient et ne remet pas en question ta valeur.
7 juin :
Hello toi.
Je sais que c’est dur de croire en soi lorsqu’on est confronté à des violences qu’on croit mériter. On n’a pas été assez bien pour l’autre, on lui a fait du mal. On l’a trahi. On a trahi ses propres valeurs, ce sur quoi on basait sa vie. « Si y’avait bien une personne qui n’allait jamais agir ainsi c’était nous », et on en était fier.
C’est terrible et humiliant de devoir accepter le fait qu’on ai été capable de causer de la destruction là où au contraire on mettait de l’amour et on essayait de protéger. Ça fait haïr tout ce qu’on est.
Crois-moi, je sais combien on a envie de rester dans la culpabilité, comme un sabotage qu’on crée nous mêmes. « Je suis indigne donc je ne mérite rien, pas d’amour, pas de bonheur, rien… Et puis d’abord je m’en fiche ».
Pourtant… tu dois ancrer en toi que tu n’as pas à « mériter » d’être aimé. Tu dois être aimé pour ce que tu es, tel que tu es, et pas seulement pour ce que tu apportes de bien aux autres. Tu dois etre aimé malgré tes erreurs, malgré tes faux pas. Avec tes failles, tes aléas, tes coups de gueules, ta violence, tes tourments.
Tu n’as pas à « être digne » d’un amour. Tu l’es.
Quoi que tu fasses.
Tu as le droit de te pardonner pour te libérer, retrouver ton innocence et avancer en repartant à zéro.
8 juin :
Bonjour toi.
Hier je parlais de pardon. Se pardonner et sortir de la culpabilité ça nécessite de retrouver son propre pouvoir, c’est à dire d’être capable de se pardonner indépendamment du jugement et du regard des autres.
Tout n’est pas en ton pouvoir : les réactions des autres et leurs comportements ne t’appartiennent pas. Ce sont eux qui ont décidé de réagir ainsi, et je t’assure qu’eux-mêmes avaient le choix. L’intelligence de coeur n’est pas la même chez tout le monde.
La seule chose qui t’appartienne c’est ce que tu fais de leur réaction. C’est à toi de choisir de quelle façon cette épreuve va t’affecter, et ce qu’elle va te pousser à créer en toi et autour de toi.
Aujourd’hui la vie te fais vivre un bouleversement magistral. Le genre d’épreuve qui mène inevitable à une transformation intérieure ultra puissante.
Je te connais et je sais que tu as la capacité au fond de toi de t’en sortir. Tu as une force immense, tu as bravé des tempêtes dans ton enfance et développé une résilience énorme. C’est maintenant que tu as besoin de te servir de tes acquis, d’utiliser la force que tu as développé, de puiser dans les profondeurs de ton être toutes les ressources que tu as emmagasinées au fil des ans pour survivre.
Les tempêtent arrachent toutes les branches mortes. Elles sont aussi des occasions de guérir ce qui avait encore besoin d’être guérit de notre passé, car ce sont de nouvelles occasions de réfléchir et d’agir différemment.
Comme un phénix tu renaîtras de tes cendres, et tu seras plus grand, plus fort et plus lumineux que jamais.
Je crois en toi.
9 juin :
Le plus possible, fais attention à toi. Ton mental se nourrit de ce que sur quoi ton attention est focalisée. Lorsqu’on est complètement submergé par un sujet négatif au point de ne pas pouvoir reprendre son souffle, que ce soit parce qu’un autre nous harcèle ou/et parce que ce problème nous torture, on oublie tout le reste de ce qu’on est.
Prends le temps de faire le point et de te souvenir du courage, de la droiture et de la bienveillance que tu as eu tout au long de ta vie. Rien de cela ne peut être effacé. Tu te rendras compte que ce que tu penses être tes erreurs ne sont rien en proportion. Si les gens ne le voient pas et se focalisent uniquement sur ça, ce sont eux qui sont dans l’erreur et qui te font vivre une injustice.
Eh bien, tu as le droit de dire STOP lorsqu’on ne te respecte pas. STOP à la violence qu’on imprime en toi. STOP lorsque ce n’est pas juste.
Protèges-toi.
Ne laisse pas les gens et les événements te faire perdre ton identité et te faire croire que tu n’as aucune valeurs.
Quand les autres souffrent ils cherchent à te transmettre leur mal être, c’est comme un poison qui contamine.
Tu as le choix de te laisser contaminer et de manifester de l’agressivité toi aussi. Ou tu as le choix de couper ce cycle. Il s’agit d’un harcèlement moral dont tu as le droit de te protéger.
Ne laisse pas ce qui appartient aux autres se transférer en toi, te changer et réveiller ta propre violence. Tu as le droit de réagir différemment et de te libérer de cette situation qui te bloque sous son emprise.
10 juin :
Bonjour.
Aujourd’hui je vais prendre l’avion pour la Bulgarie. Je voulais t’écrire avant de m’envoler.
J’espère que tu comprends que je fais ces messages uniquement pour t’apporter du soutien. Je tiens le coup et j’espère pouvoir te montrer l’exemple d’une réaction saine de respect de soi-même et de l’autre au travers d’une grosse épreuve de vie (bien douloureuse). Je te dis ce que je me dis pour moi-même :
Tu as le droit d’avoir de la peine, du regret, de la culpabilité, et d’être entendu lorsque tu l’exprimes.
Tu as le droit d’être en colère lorsqu’on te rejette alors que tu as tant donné et tant à offrir.
Tu as le droit de prendre une distance émotionnelle avec une personne qui n’a pas été à la hauteur pour toi.
Tu as le droit de pardonner autrui pour son comportement, de te pardonner, puis de tourner la page si tu le désires.
Tu as le droit de lâcher-prise sur les attentes que tu avais, même si faire ça te rend très triste.
Tu as le droit de te protéger, de rester intègre et de ne pas laisser les autres t’affecter jusqu’à détruire ce que tu es, et cela même si tu pensais être à l’origine du problème. Il y a de nombreuses façons d’y réagir et si la réaction en face t’a déçue tu n’as pas toujours à te remettre en question toi.
Des profondeurs les plus noires de ton être, au son des tambours, tu as le droit de laisser émerger ton guerrier de feu.
Tu as le droit de prendre ton nouveau départ dans la vie en ayant la certitude que quoi qu’il arrive, tu feras en sorte que ce soit vers du meilleur.
Oui, les gens que tu souhaites avoir dans ta vie sont des êtres chanceux.
Ne doute pas de toi.
11 juin :
J’essaye d’avancer sans toi, mais c’est dur. Tu me manques tellement. Je sais que je dois lâcher prise et t’oublier, mais j’ai du mal à le faire.
Chaque jour je médite. Après m’être concentrée sur moi-même, je viens te chercher en pensée. Je t’emmène d’abord dans ma forêt intérieure pour que tu te défoules, que tu joues, que tu te détendes et que le sourire revienne sur tes lèvres. On cours ensemble sur les cimes des arbres et sur l’eau d’un lac baigné par l’aube. Puis je t’emmène dans la yourte qu’on avait imaginée, et à la lueur des flammes, assis sur des coussins, tu y reçois un soin énergétique. Je vois des chamans danser autour de toi, ainsi que des êtres de la nature. Ils t’ont fait des peintures de guerre et mis une coiffe de guerrier en peau de loup (mort de mort naturelle 😉 ). Tu as un collier de griffes autour du cou. Le soin est puissant, il te rééquilibre, te recentre, réconcilie les parts brisées à l’intérieur de toi, répare ton cœur et éveille ta force, ta puissance intérieure.
Je te souhaite le meilleur, où que tu sois, quoi que tu fasses. Que ta vie avances dans le sens qui te fais du bien. J’espère qu’un jour tu liras mes messages et qu’ils t’apporter ont de la douceur, où qu’en soit ta vie.
12 juin :
Hey.
Je sais que tout ça rend triste, fait se sentir coupable, fait peur et peut nous amener au bord du désespoir.
Prends le temps de souffler et de te restructurer, d’accord…?
Cette épreuve nous force à nous assumer tels que nous sommes et à nous aimer nous-même malgré tout. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire grandir notre vision de nous pour y inclure ce qui nous dérange, notre face sombre et imparfaite, dépasser ça et nous aimer quand même, nous accepter plus profondément.
Elle nous amène vers une forme plus profonde de liberté d’être et de rayonner ce que nous sommes.
Et tu sais, paradoxalement je pense que c’est lorsqu’on s’aime et qu’on s’assume malgré tout, avec toute l’humilité dont on est capable, qu’on s’ouvre à la possibilité que les autres nous reconnaissent tel qu’on est et nous pardonnent.
Tu peux t’autoriser le courage d’assumer tes failles sans peur. Tu es un être entier, si les gens veulent de toi, ils devront t’aimer avec tes failles, et c’est tout. Être accepté dans la totalité de ton être. C’est intransigible, il n’y a aucun compromis à faire la dessus.
Oui on peut faire des faux pas, être en désaccord, blesser, être blessé… mais ce qui importe est ce que l’on en fait, ce que ça nous pousse à créer. Nous pouvons transmuter ça et en faire une force qui sera profitable à soi comme aux autres.
On est tous sur un chemin d’apprentissage.
Bien sur nous n’avons pas de pouvoir sur les autres.
J’ignore si on a réellement un destin et si tout était écrit. Mais je crois qu’il faut avoir confiance en l’avenir en se disant que quoi qu’il se passe dans notre vie, nous pouvons en extraire une force et une richesse qui nous amène vers un avenir toujours plus lumineux. Parce que le bonheur ne dépend pas des autres, de leur présence dans notre vie, de leurs jugements, de leurs actes envers nous : c’est une construction de paix à l’intérieur de soi qui imprègne notre mental, nos actes et qui rayonne sur tout ce qui nous entoure.
Ce jour là, en fin de matinée vers 11h, juste avant de sortir avec mes amis pour déjeuner dans un restaurant végan de Sofia (le Soul Kitchen), je piochais discrètement une carte en pensant à A. dans le mini tarot que j’avais emportée dans mon sac. Je m’étais isolée dans une chambre : mes amis ne sachant pas que je tirais les cartes, j’évitais de leur partager mes découvertes. La carte des amoureux sauta du paquet pendant que je le mélangeais ! Dessus, on pouvais voir un homme et une femme aux collants à rayures, entre eux, deux chats faisant un cœur avec leur queue devant un grand feu.
Après avoir mangé à notre restaurant nous déambulâmes dans les rues de Sofia. A 14h30, nous passâmes devant un salon de thé. Sur sa devanture, un immense dessin de deux chats, noirs comme des panthères réunissant leur queues en une forme de cœur devant un grand feu me laissa stupéfaite. Il y avait même des rayures dans la scène !
13 juin :
Évidement, il y a des jours où c’est plus dur que d’autres, et où s’accrocher est un vrai défi…. Tout ça me rend triste et me fait peur. Cette impression d’avoir tout perdu. Ce changement. Cette reconfiguration familiale et émotionnelle. Cette impression d’être une tornade destructrice qui a ravagé tout et tout le monde, y compris mon propre bonheur ; qui a balayé le bon avec le mauvais. Cette perte de repère si grande, ce déménagement vers un inconnu qui semble si inquiétant, cette transition instable et interminable où c’est comme-ci ma vie s’était arrêtée. Cette solitude.
C’est dur et ça m’a fait sombrer si bas.
Pourtant, même si c’est paradoxal, je ne regrette rien, et je ne souhaite pas revenir en arrière. Je ne changerais rien à ce que j’ai vécu même si le bien se mêle au mal. J’avancerais.
Je ferais de mon mieux, toujours, pour aller vers du meilleur, même si parfois dans l’instant ce « meilleur » semble bien flou et incertain.
Je garde conscience que rompre me permet d’accueillir plus de respect de moi-même. Ça a été difficile mais j’ai réussi à ouvrir les yeux et à dire stop à ce qui m’opprimait, me pliait les ailes et ne m’épanouissait pas, à me libérer de certains schémas, et au fond de moi j’en suis fière. Ça avait trop duré, je lui trouvais des excuses et me mentais à moi-même depuis trop longtemps.
J’ai engendré de la souffrance, cependant, et j’en suis si désolée. Probablement que c’était inévitable car tout gros changement comporte forcément une part de bouleversement et de douleur. J’espère de tout mon cœur qu’un jour, chacun se sentira mieux et saura créer quelque chose de beau avec cette épreuve.
14 juin :
Dans les heures les plus sombres de ma vie, il n’y a qu’à ma lumière intérieure que j’ai pu réellement me raccrocher. Mon essence, ce qui vit en moi indépendamment de tout. Ce que personne ne peut m’enlever. Cette petite flamme qui brûle et qui me convainc que ma seule porte de sortie est le lâcher-prise. Le pardon. La paix. Parce que le reste m’aurait torturé et anéanti.
Pardonner autrui et, le plus dur… se pardonner soi.
Cette flamme est une forme de symphonie émise par mon âme et qui vibre pour moi seule, comme si tout mon être était une prière.
C’est un chant qui dit « je refuse d’être détruite, par quoi que ce soit ». J’ai ma valeur. Je la reconnais. Je ne suis pas toujours parfaite, j’en ai conscience et j’en suis désolée, mais personne ne l’est, ça fait partie de l’expérience humaine et ce qui va prendre le plus d’importance c’est la réaction que je vais adopter face à mes erreurs, ce que je vais construire grâce à elles :
La façon dont je demande pardon, me réajuste et répare mes actes,
mon humilité,
le fait de m’accepter plus profondément même avec mes parts d’ombres…
La façon dont le fait de m’accepter me permet aussi de comprendre et d’accepter plus profondément encore les autres dans toutes les dimensions de leur être, même les plus noires.
Par effet miroir, je donne aux autres la permission d’être pleinement qui ils sont, dans toutes leurs facettes sombres ou lumineuses et ça les aide à s’aimer et à grandir.
Je peux créer une force à partir de toute épreuve si j’en décide ainsi.
J’ai ma place. Je sais ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas. Je sais ce que je suis capable d’offrir. Le fait que les gens s’ouvrent à ce que j’ai à leur donner avec gratitude ou ne le voient pas et me rejettent ne m’appartient pas.
Ma force est peut-être muette, mais elle soulève des montagnes à l’intérieur de moi.
Elle me fait m’accrocher à une forme de justesse intérieure qui me murmure que quoi qu’il puisse m’arriver, je le braverais avec courage. Rien ne pourra me détruire. Je me recentrerais vers la paix car au fond rien d’autre que la paix ne compte dans ce monde.
Elle coupe court au cycle de la haine, qui n’engendre que de la haine en retour et tant d’autres émotions négatives. Vengeance, rejet, agressivité, paroles blessantes, culpabilité, douleur, tristesse, désespoir, estime de soi brisée…
Je ne veux rien de tout cela en moi, c’est le seul pouvoir qui soit entre mes mains et je le prend : je choisi de les refuser. Ces éléments ne seront que des briques pour m’améliorer et me reconstruire et je ne les garderais pas en moi. Je les transmuterais pour m’amener vers toujours plus de paix.
Ma force, ma puissance, c’est ma paix.
Puissent ces mots t’imprégner et t’aider à faire s’épanouir ton propre pouvoir.
15 juin :
Tu vis une période de profonde découverte de soi. C’est ce qui rend la solitude si précieuse à mes yeux : plongé a l’intérieur de toi, tu trouveras des trésors cachés.
Tu peux te permettre de te reconnecter à des aspects enfouis de ta nature profonde. À te découvrir tel que tu es, indépendamment des autres. C’est une forme de reprise de liberté où tu peux prendre conscience de ce qui se passe réellement en toi. Il te suffit d’écouter les murmures de ton cœur. Qu’est-ce qui compte vraiment pour toi ? Que veux-tu garder ou éliminer de ton quotidien ?
Interroge-toi sur ce que tu attends vraiment de la vie et souviens-toi qu’il n’y a pas de bien ou de mal. Chacun des choix que tu feras ne seront que des occasions de grandir en paix, en amour et en sagesse.
Tu ne peux obtenir un effet positif qu’en restant fidèle à toi-même, les bons choix sont ceux qui sont inscrits profondément dans ton cœur. N’agis pas en te laissant guider par la culpabilité, par ce que tu penses « devoir » faire, par le regard ou les jugements des autres ou en essayant de te justifier par tous les moyens. Soit fidèle à toi-même car ce n’est qu’en étant intègre vis à vis de toi-même que tu pourras être vrai avec les autres et créer des relations saines.
Quand cette phase se terminera, tu auras une perspective plus claire de ta vie et ainsi certaines de tes relations seront susceptible de connaître des changements majeurs.
Tu as tous les pouvoirs sur ta vie intérieure et la façon dont elle va rayonner de toi à l’extérieur.
Ai confiance en toi. C’est toi qui sait ce qui est bon pour toi.
16 juin :
Salut toi…
Je repensais à nos actes et leur impact sur nos proches. La culpabilité est sans doute l’un des sentiments les plus destructeur que nous puissions entretenir.
Cependant elle prouve qu’on a un cœur, de la compassion pour ce qu’on a fait ressentir à autrui. Et ça a de la valeur, car tout le monde n’éprouve pas cette compassion.
Je crois que ce n’est que lorsqu’on assume ses actes avec humilité et qu’on demandes sincèrement pardon tout en pardonnant l’autre pour ses réactions et en refusant d’entrer dans un conflit, qu’on peut se libérer de l’enlisement dans lequel nous maintenait la culpabilité.
On redevient aligné avec soi-même du simple fait qu’on sait au plus profond de nous que courber l’échine est la chose la plus juste qu’on pouvait faire dans cette situation qui nous rendait misérable.
En restant inflexible dans notre attitude de déférence et en faisant ce choix de paix et d’acceptation des conséquences, on se place dans une position d’humilité qui nous redonne notre équilibre et notre pouvoir intérieur.
On sait qu’on a fait ce qu’il fallait, qu’on a agit de la façon la plus juste possible. On a la position adéquate, celle qui ouvre les bras à l’autre, au pardon, a la paix, à la transformation et qui rend tout possible.
Le reste ne dépend plus de nous, et cela aussi il nous faut l’accepter humblement.
Ce jour là, 3 jours après le retour de Bulgarie, ma voiture était tombée en panne sur l’autoroute à mi-chemin vers chez mes parents. Les enfants et moi dûmes prendre un taxi pour faire les deux heures restantes. Assise sur mon siège, j’ouvris mon téléphone pour relire un des messages que j’avais envoyé à A. Ce que je lui écrivais me faisais penser à mon adolescence, où après des évènements difficiles et une période de dépression, j’avais eu envie de laisser émerger un aspect “guerrier” de ma personnalité. Je me rappelais que j’écoutais en boucle la chanson “La tribu de Dana” pour me donner de la force. Au moment où ma pensée s’arrêta sur ce souvenir lointain, cette chanson se lança à la radio…
“Marion, arrête de lui écrire !”
Il ne lisait aucun de mes messages. Tout le monde autour de moi me conseillait d’arrêter de lui écrire chaque jour, me disant que ça pouvait être oppressant. Bien sûr ils ne connaissaient pas le contenu de ces messages, mais ils finirent par me convaincre. Un couple de nos amis, après une longue discussion, m’aidèrent à me détacher, à me dire que finalement peut-être que tout ça n’en valait pas le coup et que je devais l’oublier et passer à autre chose. Je lui écrivis alors un dernier message, afin de me tourner vers l’avenir.
18 juin :
Je vais arrêter de t’écrire, j’ai besoin de passer à autre chose dans ma vie. Je t’envoie du courage pour la suite dans cette période difficile.