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Parents, dites STOP au dictat de la perfection

C’est un sujet qui est (très) brûlant pour moi, sur lequel j’avais fait une web-conférence. Le dictat de la perfection

De quoi s’agit-il ?

En tant que parent, vous prenez une direction familiale très personnelle, induite par votre enfant et guidée par un amour incommensurable. Vous vous apprêtez à suivre votre coeur, vous êtes en accord avec vous-même… Et tout à coup, vous vous retrouvez pris en étau entre tout ceux qui pensent que vous ne devriez “pas faire ainsi” car ce n’est pas bien, mais aussi tout ceux qui pensent à l’inverse que vous devriez aller plus loin car ce n’est pas assez bien.

C’est un comble. On est d’accord.

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Si comme moi vous êtes “multi-différent”, vous aurez d’ailleurs constaté que ce phénomène se produit absolument sur tout les plans, dans tous les domaines, traditionnels comme hors-normes. Personnellement, je suis bizaroïde pour les gens classiques (je ne fais rien comme tout le monde), je ne suis jamais assez vegan chez les vegans (je donne du soutient aux couples végé/omni), jamais assez écolo chez les écolos (j’ai un iphone), jamais assez cru chez les crudivores (j’utilise des épices cuites), jamais assez non-violente chez les parents bienveillant (parfois je me mets en colère), jamais assez spirituelle chez les spirituels (je n’ai pas de dons de médiumnité)… Bref, aucun n’y échappe. C’est un phénomène humain.

Que cela provienne d’un gentil conseil ou d’une remarque méprisante, cela ne part pas d’une mauvaise intention : les gens veulent votre bien, celui de votre enfant (et celui de toute la planète), et ils projettent leur conception de ce qui est bien.

Le problème c’est la pression que cela induit. Le résultat est que, tiraillé entre ce qu’on nous dit de faire “parce que c’est bien”, nos envies personnelles et ce qu’on nous dit de faire “parce que c’est encore mieux”, on se sent perdu. On se mets la barre très haut, et pris dans l’élan de toujours s’améliorer, il y a le risque que nous ne nous trouvions jamais assez bien. Il n’y a pas de limites à ce que j’ai pû, personnellement, m’infliger à moi-même pour être toujours plus cohérente, plus en accord avec mes idéaux. C’est particulièrement fort lorsqu’on est parent et qu’on cherche à se dépasser par amour pour son enfant.

Je ne vous dit pas ça au hasard. Je vous le dit parce qu’à mon échelle ça a été très douloureux : plus de 15.000 personnes suivent et commentent mes publications. 15.000 personnes uniques, merveilleuses, engagées, chacune avec son bagage, son idéal et sa sensibilité propre… Chacune venant me dire comment, selon elle, je pourrais faire mieux, selon ce qu’elle a elle-même réussi à mettre en place dans sa propre vie sur un plan donné. Je n’ai cessé, les premières années, d’essayer de suivre tous ces conseils, de chercher à m’améliorer sans fin… au point de me sentir jamais “assez bien” et d’y perdre mon essence.

Évidemment, il est bon de savoir se remettre en question en fonction de ce qu’on nous apporte. Le doute est un peu notre garde fou, et surtout, nous adorons évoluer et aller de l’avant… Encore plus lorsque c’est pour la chair de sa chair.

Mais il s’agit ici de savoir aussi dire STOP.

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De savoir qui on est et où on va, d’avoir sa propre personnalité, de respecter son rythme personnel d’évolution, et de ne pas se laisser déstabiliser. Ce n’est pas parce que nous ne faisons pas comme les autres que nos choix n’ont pas de sens. Et ce n’est pas parce que nous ne sommes pas au bout du bout de nos idéaux que nous ne vallons rien. Nous sommes humains, nous avons notre histoire, nos problèmes, nos forces et faiblesses, nos proches tous aussi uniques… Le tout crée une symbiose magique dans notre vie.

Je me suis longtemps mise la pression dans de nombreux domaines, dont l’éducation… Et je m’y suis à chaque fois cassée royalement la figure. Loin des théories, la vie réelle et mes enfants m’ont systématiquement remis à ma place. Ça m’aura donné deux bonnes leçons :

  1. M’accepter comme je suis là où j’en suis.
  2. Arrêter de donner des conseils aux gens. Surtout s’ils ne l’ont pas demandé. Car le problème, quand on se mets trop de pression, c’est que sans s’en rendre compte on l’inflige également aux autres. J’ai souvent dit aux autres ce qu’ils devraient ou pourraient faire… Finalement, c’est une grande leçon d’humilité et de tolérance. S’accepter comme on est et accepter les autres comme ils sont.

A présent, je réagis par l’humour face aux remarques… Ou je laisse parler, en leur disant avec un sourire que je comprends leur point de vue. Je réponds aux questions mais je ne cherche plus à me justifier, ni à débattre et encore moins à convaincre. Est-ce qu’il n’y a pas plus important dans le monde ? La tolérance de la différence est la plus grande des forces, elle coupe les guerres à leur source.

Nous avons le droit à nos problèmes physiques qui font que nous n’avons pas pu accoucher dans l’eau ou allaiter ; nous avons le droit à notre fatigue, qui ne devrait pas nous faire détester notre maison toujours en bazar et notre lot de couches lavables mit de côté alors que nous aurions tant aimé les utiliser ; nous avons le droit à notre besoin de solitude qui nous fait céder aux dessins animés ; à nos peurs qui nous font passer de “pourvu que mon fils mange super-sain” à “pourvu qu’il mange quelque chose”, nous avons le droit à nos colères et nos tristesses, qui ne devraient pas nous faire sentir si coupables de simplement “être”.

Au travers de l’éducation, c’est en écoutant notre enfant que nous parvenons à lâcher prise. Sur tant de choses… Un idéal, aussi beau soit-il, ne devrait pas être un but en soi mais un fil directeur nous guidant dans la direction que nous voulons donner à notre vie. La vraie vie est loin des théories. En découvrant la personnalité unique de notre enfant, nous découvrons que nous sommes nous-même unique, au delà des idéaux, au delà de l’éducation que nous ont donné nos parents. Nous sommes ce que nous sommes, parfaits dans nos imperfections. Et pour notre enfant, cette unicité assumée est la plus grande des richesses. Car elle lui apprend à s’aimer lui-même tel qu’il est, à accepter ses peines, ses frustrations, ses colères et ses faux pas, ses différences comme faisant partie de la beauté de la vie, comme étant des perles de sagesse à apprivoiser petit à petit afin de s’en servir pour grandir. Cela l’invite au respect de la différence de l’autre, guidant la planète entière vers plus de tolérance et donc de paix.

Si chacun faisait quelques pas bien assumés vers ses idéaux, ce serait plus bénéfique pour l’humanité que si une seule personne les vivait entièrement. Parce qu’un petit pas est plus facile à faire et moins intimidant qu’une perfection, il semble plus accessible aux autres et a alors une influence plus grande.

Sur ce site, vous ne trouverez ni extrémisme, ni parti prit. On témoigne, on vous parle de ce qu’on vit, on vous partage nos activités, nos choix, nos joies et nos jeux, sans penser faire mieux que quiconque, sans chercher à vous convaincre ou à alimenter les débats.

La seule chose qui importe, c’est l’épanouissement de votre enfant au sein de votre foyer à vous.

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Ce n’est donc pas un conseil mais un cri du coeur que je vous partage aujourd’hui, que vous ne pousserez, vous aussi, que s’il vous libère : aimez-vous comme vous êtes, dites STOP au dictat de la perfection !

Ou plutôt, voyez toute la perfection de vos imperfections

;-D

Merci de m’avoir lue,
Marion Eberschweiler

Article connexe : Mère au foyer, mon guide de survie

Mère au foyer, mon guide de survie

Étant mère au foyer en instruction en famille de deux enfants et très active dans mon travail, vous êtes nombreux à me poser cette question : “mais COMMENT fais-tu pour concilier les deux ??” Beaucoup me disent que je les inspire… et les décourage en même temps car, submergés par le quotidien, ils ne se sentent pas à la hauteur. Le pire pour moi, c’est lorsque les MARIS de mes amies leur disent, en réponse à leur épuisement (véridique et récurant !) : “mais regarde tout ce que Marion arrive à faire, des livres, des sites, des conférences, tu ne devrais pas être si épuisée” ! En général ça me mets dans une colère noire. Alors aujourd’hui je voulais casser un peu le mythe, tout en vous donnant mes astuces de “survie” du quotidien.

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#SURVIVRE

Sachez que je m’occupe de mes enfants entièrement seule depuis leur naissance, et que mon aîné est né avec un trouble anxieux généralisé. Je n’ai pas de famille dans le coin pour me les garder, mon mari (bien que plein d’amour) est très peu disponible, et mes amies, éh bien elles ont toutes des enfants aussi (et des maris pleins d’amour mais peu disponibles également. C’est souvent le fléau de la mère au foyer). Les conseils que je vous donne relèvent donc purement et simplement de la SURVIE.

Être parent d’un tout petit est un travail absolument exténuant. Sachez-le une bonne fois pour toute, votre fatigue est NORMALE. Le bonheur que vous éprouvez à être avec eux n’empêche pas cette fatigue d’être réelle. Le ou les enfants sont totalement dépendants de nous les premières années et demandent une présence, une assistance, une attention CON-STANTE. C’est bien simple, notre corps est en tension permanente et on ne se relâche que quand il dort. On ajoute à ça la gestion de leurs émotions (comprendre les pleurs, les colères, les peurs, les joies, les disputes… et les aider à les traverser) et de leur corps (nourrir, laver, se déplacer, toucher à tout…). C’est un travail de tout les instants. Malgré tout le bonheur qu’on en retire (incommensurable, on est d’accord, sinon on ne le ferait pas on n’est pas mazo), c’est un travail absolument éreintant et on se retrouve à la fin de la journée vidés physiquement et émotionnellement. C’est bien simple, la première comparaison qui me venait en tête, au niveau tension constante et travail sur soi formateur, c’était le service militaire… 😀

Sachez que je suis tombée malade, deux ans après la naissance de ma fille (et ça a duré 2 ans). Avec mes tout petits desquels m’occuper, il y a des jours où, d’épuisement et de mal-être physique, je n’arrivais pas à me lever du lit et à marcher droit. Sans relai, je passais alors la journée allongée, à jouer avec mes enfants aux legos ou aux playmobils… Le peu d’énergie que j’avais, c’était pour eux, mais c’étaient aussi eux qui me permettaient d’avancer.

Je ne plaisante pas avec la fatigue. Si quelqu’un ose vous dire que vous ne devriez pas être fatigué(e), envoyez-le royalement promener (pour être polie), ou demandez lui de vous garder vos enfants, puisqu’il a tant d’énergie et de temps libre… Car à moins d’avoir un relai ou de vivre en communauté familiale, votre temps libre n’existe PLUS.

MON temps libre n’existait plus.

Pourtant vous le savez, on vous l’a mainte fois répété, il faut “prendre du temps pour vous”, sinon vous ne pourrez pas bien vous occuper des autres.
Aaaah ce que cette phrase a pu m’énerver… Bien sûr, que j’aurais aimé prendre du temps pour moi, me reposer enfin (juste UNE nuit complète !), avaler une simple bouffée d’air pour ne pas sombrer, ne pas être engloutie par la fatigue et les émotions ! Mais mon enfant a besoin de moi, et je ne vais pas le laisser tomber. Il passe avant et c’est bien normal.

J’ai donc dû élaborer mes techniques de survie pour prendre soin de moi, prendre du temps pour moi, à ma façon.

 

#PRENDRE DU TEMPS POUR MOI

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Alors voilà. NON, pour prendre soin de moi je ne m’accorde PAS un massage en institut, un bain relaxant avec des bougies et de la musique douce, une séance de yoga dans mon salon ou autre cliché à la con (pardonnez-moi, la colère me rends vulgaire) que les gens sans enfants me sortent avec beaucoup de bienveillance. Ce genre de trucs, depuis que j’ai des enfants, c’est si dur à mettre en place que ça ne me relaxe PLUS DU TOUT.

Comme je vous l’ai révélé plus haut, en ayant mes enfants j’ai apprit à ne compter que sur moi-même en toute circonstance. J’ai donc décrété que je devais faire en sorte de prendre soin de moi tout en prenant soin des autres.

Ça vous semble bizarre, comme concept ? Attendez que je vous donne des exemples…

shani 2 ans(Shani, 2 ans)

Voici mes 15 ASTUCES BIEN-ÊTRE :

  1. Déjà, j’ai décidé de voir le temps que je passais avec mes enfants comme “du temps pour moi”. C’est un délice de les voir vivre, de voir leur intelligence s’aiguiser chaque jour, les connexions se faire… Je ris de plaisir à chaque nouveau mot, à chaque dessin plus sophistiqué que le précédent, chaque compréhension à une idée ou une blague plus complexe, chaque geste qui se précise… C’est comme un magnifique chef-d’oeuvre qui se complexifie de jour en jour sous mes yeux et cela m’apporte infiniment de joie et de bien-être. Je prends ce qu’il y a à prendre dans cette courte période de vie et je profite au max des petits bonheurs.
  2. Je voulais me la jouer écolo-baba-cool avec mon vieux téléphone qui datait de la préhistoire, mon mari m’a mit dans les mains un smartphone et ça m’a littéralement changé la vie. Je peux consulter mes mails et facebook ou publier un article sur mon blog grâce aux applications plusieurs fois par jour pendant que bébé tète (oui il tète, c’est moins fatiguant que de préparer des biberon et au moins je n’oublie jamais d’emporter le repas quand je sors 😉 ) ou pendant que je suis aux toilettes, et je n’ai pas besoin de libérer un temps spécial pour aller sur l’ordinateur (vous aurez sans doute constaté comme moi que votre bambin a horreur que vous soyez assis devant l’ordinateur, alors que le téléphone est très discret et ne vous monopolise pas). (J’ai bien rigolé parce qu’en cherchant des photos pour illustrer cet article je suis tombée sur la photo ci-dessus qui date de y’a 3 ans en 2013, que j’ignorais avoir et qui illustre tout à fait le truc !!!!)
  3. Vous connaissez, bien sûr, l’astuce qui consiste à faire la sieste en même temps que votre enfant. Ici mon aîné a toujours lutté contre la sieste. Alors c’était plutôt “faire la sieste en même temps que maman”, je m’allongeais pour dormir avec ma seconde, et il se mettait à côté de moi dans le lit avec un dessin animé sur la tablette. Souvent, il finissait par s’endormir aussi 😉
  4. Vous ai-je déjà parlé des boules quies ? C’est une amie qui m’a donné l’astuce, et je les ai pas mal utilisées lors des crises de fatigue ou autre moment aussi bruyant que délicat. Le truc est que les cris stridents d’un enfant nous stressent énormément, c’est physiologique. J’ai remarqué que mettre des boules quies dans les moments de crises me permettait de mieux gérer le moment : je pouvais prendre mon enfant dans les bras, le caresser et lui parler avec douceur avec beaucoup plus d’efficacité et de patience tout en restant moi-même plus sereine et sans être assommée par les cris. Le contre-coup de la crise sur mon état de fatigue nerveuse est, lui aussi, bien moindre.
  5. Dans la journée, je laisse tourner la radio en bruit de fond, que j’écoute tout en faisant une activité avec eux (par exemple une ville géante en legos^^). Par “radio”, entendez plutôt “vidéos philosophiques de gens qui parlent sur youtube”, ou bien des audiobooks philosophiques ou romanciers. En ce moment, je réécoute la saga des Harry Potter en audiobooks sur mon téléphone (je glisse une oreillette dans une oreille et laisse l’autre libre).
  6. Lorsque je voulais regarder un film, le soir, je le regardais distraitement sur la télé avec un casque sans fil tout m’occupant de mon bambin. J’évitais évidement les films ayant des images violentes ou choquantes. J’étais rendue compte que lorsqu’il n’y avait pas le son, l’enfant était totalement désintéressé de l’écran et vaquait à ses occupations.
    Actuellement, je regarde plutôt des films sur tablette.
  7. Vous auriez aimé libérer du temps pour méditer et ce n’est pas envisageable ? Pareil pour moi ! C’est pile à ce moment là que j’ai découvert la méditation de l’instant présent. Ça consiste à s’immerger dans les actes du moment présent en se libérant de ses pensées. C’est LE truc parfait pour un parent. Ça a un double avantage, ça permet de se ressourcer au niveau émotionnel : de couper nos émotions fortes (moment de crise, colère, tristesse…) et de s’apaiser, ce qui est très utile quand on a un enfant et qu’on doit agir “vite et bien”.
  8. Dès que possible, on sort dehors dans la nature. C’est autant un moment pour moi que pour eux : ils se détendent et s’amusent, moi je prends un bol d’air et me dégourdi les jambes. Je me concentre sur la nature, j’y puise des idées d’activités manuelles. Lorsque je leur propose mes activités que vous voyez sur le site, ils ne sont pas forcément toujours intéressé, ou seul l’un des deux accroche ; parfois ça ne dure que quelque seconde… Mais c’est sans importance ! L’idée principale passe, ce n’est pas à sous-estimer. Et surtout, je le fais aussi pour moi, c’est un plaisir d’imaginer tout ces jeux ; je le fais également pour le site et donc les autres familles et cela me donne une motivation supplémentaire. Et c’est cette passion constante qui a vraiment de l’impact sur eux : elle leur montre qu’il faut vivre à fond et selon son coeur !
  9. Lorsqu’ils ont eu 3 ans 1/2  et 5 ans 1/2, un parc entouré d’un parcours sportif s’est créé devant chez nous. Si j’avais envie de faire du footing, je les laissais aux jeux avec d’autres enfants et je courrais 1/2 heure tout autour du parc. Ils étaient tout le temps à portée de vue et de voix.
  10. On n’a pas d’horaires fixes, on vit au rythme qui nous est présenté au jour le jour, selon la fatigue et les envies de chacun. Cela dépend vraiment des familles et des périodes de vie ; dans notre cas jusqu’à maintenant, on a y a trouvé une harmonie qui simplifie TOUT !
  11. Socialement parlant, on avait trouvé une magnifique association parent-enfant les premières années, ouverte le matin dans un local prêté par la mairie. La plupart des enfants qui y venaient n’allaient ni en crèche ni en maternelle. Il y avait des jouets et d’autres enfants avec qui les partager ; et, point essentiel, d’autres parents avec lesquels échanger et se ressourcer pendant que les enfants étaient joyeusement absorbés par autre chose. C’était une vraie source de détente et d’amitiés. Le midi, on pique-niquait tous ensemble (nombre d’entre eux étaient même végétariens ou vegans !). D’ailleurs, j’ai toujours trouvé que tout était plus simple lorsqu’on se retrouvait avec mes amies les unes chez les autres ; c’était un vrai temps pour nous pendant que les enfants jouaient entre eux.
  12. J’ai vraiment besoin de me déconnecter le soir, dès 18H, après une grosse journée bien remplie. C’est à ce moment là que mes enfants ont le droit de regarder des dessins animés ou de jouer aux jeux vidéos, pendant que je regarde un film sur ma tablette ou, plus généralement, que je fais le repas du soir et la vaisselle avec mon casque sur les oreille dans lequel je mets un son de nature trouvé sur youtube. En effet, la journée est ponctuée de bruits très divers (éclats de rires, cris, pleurs, appels, sonnerie de téléphone…), et écouter des sons tout simples mais constants (orage et pluie sur une vitre, ruisseau, forêt et oiseaux, feu qui crépite…), mis à fond dans ses oreille, est hyyyyper relaxant, c’est comme un cocon, ça m’enveloppe et me ressource.
  13. A présent qu’ils sont plus grand, j’ai un temps tranquille (souvent je bosse sur l’ordinateur) le soir après 18h (au moment ou eux-mêmes ont accès libre aux jeux vidéos et dessins animés) et le matin avant qu’ils ne se réveillent.
  14. J’essaye de faire des tas d’activités qui soient aussi sympa pour moi que pour eux. Par exemple le jardinage, la cuisine, le bricolage, la couture… Chacun à son projet à son échelle, personne ne s’ennuie.
  15. Je dois également vous avouer que je joue énormément avec eux aux jeux vidéos et que ça aussi, c’est un temps pour moi… Ne nous jugez pas ! Au moment du coucher, à la place de lire un livre (ça on le fait en journée, mais on tourne souvent en boucle sur les mêmes livres ou magazines, ce qui est génial pour eux mais ennuyant pour moi) on lis/fait des histoires interactives avec énigmes, sur tablette. C’est un super moment pour eux comme pour moi, et ma fille s’endort toujours rapidement ainsi.

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(Shani 2 ans, Nohan 4 ans, confections de gâteaux crus déshydratés)

ipad(Shani 5 ans, Nohan 7 ans, là ils jouent en réseau avec leur amie)

#SE SIMPLIFIER LA VIE

Mais pour moi, prendre du temps pour soi, c’est aussi se simplifier la vie dans tout les domaines. J’économise sur les tâches ingrates !

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  • Aller à l’essentiel. J’ai laissé le ménage de côté pour quelques années. Une fois par mois ou juste pour des occasions spéciales, ça suffit, non ? 😀 Et quand j’invite des gens que je connais peu, c’est plutôt au parc… Les vrais amis s’en fichent. D’ailleurs ils font pareil.
  • Je suis une fan de minimalisme. Moins on a d’objets, moins on a de rangement à faire, de poubelles à sortir, de saletés à nettoyer, de temps à perdre. Mais pareil, hein, ça se met en place petit à petit et à chaque âge le défi se renouvelle.
  • Ma cuisine ne comporte plus qu’un lot de couverts et d’assiette par personne, et chacun sa couleur. C’est vachement plus simple pour faire la vaisselle (à dire vrai, j’ai un lave vaisselle qui ne sert plus depuis que j’ai réduit mes ustensiles, et franchement ma vie en est facilitée)
  • J’ai un sèche linge. (Alors là, même pas besoin de vous expliquer le comment du pourquoi).
  • Ici quand on mange, ce n’est pas un repas traditionnel où tout les membres de la famille sont assis autour d’une table. Les enfants mangent de leur côté et à leur rythme, je mange pas loin mais pas forcément en même temps, et pareil pour mon mari qui mange souvent devant son ordinateur. Je sais que ce n’est pas habituel, souvent les membres d’une famille profitent du repas pour passer un moment ensemble, parler de leur journée… Nous ont vit et dort en famille, du coup le moment du repas prends moins d’importance.
  • Passer au FAST FOOD : attention, ce que j’appelle fast food, c’est des fruits et légumes à croquer en passant. Trois bananes, une barquette de tomates cerises, un bout de concombre, et des noix de cajou grillées salées pour constituer un bon repas… Soooo fast and easy !!

 

#TRAVAILLER TOUT EN ÉTANT PARENT À LA MAISON

“Travailler”, c’est un mot bien ambigu. A vrai dire, lorsque je m’occupe de mes enfants, c’est du travail, même s’il est mal payé, peu comprit et que je n’ai pas de reconnaissance sociale. Pourtant lorsque l’on paye des gens pour le faire ça devient tout à coup un vrai boulot, n’est ce pas ?… Mais passons. Je ne parle pas ici forcément de travail rémunéré, mais plutôt du fait de s’accomplir dans autre chose que ses enfants, car c’est un thème qui revient souvent. Les parents au foyer veulent être parents tout en se consacrant à un travail ou à leurs passions, que ce soit pour se déconnecter, se ressourcer ou pour se recréer.

Le problème est alors le TEMPS DISPONIBLE.

Je ne peux que vous donner mon témoignage. Pour libérer du temps pour travailler sur ses passion, deux choses m’ont semblé essentielles :

  1. Premièrement, ne pas se mettre de pression. Si on n’y arrive pas pour le moment, on y arrivera plus tard, chaque chose en son temps, au jour le jour, un pas à la fois. Certaines périodes de vies sont plus intenses que d’autres et nécessite qu’on se concentre dessus pour les vivre à fond et qu’on lâche prise sur le reste (sinon gare aux frustrations).
  2.  Deuxièmement, s’organiser pour aller droit au but. Lorsqu’on a de jeunes enfants dont on doit s’occuper, notre temps libre est aussi précieux qu’aléatoire, il faut donc pouvoir jongler avec souplesse et efficacité et rendre les petits moments de liberté ponctuelle productifs.

Comment j’ai inclut ça dans mon quotidien :

  • Lorsque je faisais de la radio, en 2012, ma fille avait 1 an et mon fils 3. Je devais passer en direct pendant 5 à 10 minutes tout les mercredis soir sur un thème de mon choix. À l’époque, je n’avais pas d’expérience et j’étais bien incapable d’improviser ! Éh bien je passais mes soirées à écrire mes textes, que je lisais en direct (environ 2 pages pour parler 5 minutes). Comme je ne pouvais pas espérer me concentrer sur l’ordi avec les enfants à côté en journée, je réfléchissais à mes idées, puis une fois les enfants endormis, je m’installais dans le lit avec mon ordinateur portable et j’écrivais un peu chaque soir. Au moment du direct, mon mari ou un ami me gardait les enfants 15 minutes en tout.
  • Lorsque je faisais mes vidéos sur youtube, je les faisais avec mon téléphone ou ma tablette. Une application de montage me permettait de faire un montage sympa en quelques minutes, puis en un clic je la postais sur youtube. Ce n’était certes pas de la qualité, mais ça m’étais égal (oh je ne me prends pas au sérieux^^), ce dont j’avais besoin c’était d’une technique rapide et efficace, sans prise de tête pour faire passer mes idées. À présent, j’ai le temps de sortir une vraie caméra…
  • Maintenant que mes enfants ont 5 et 7 ans, personne ne les garde lorsque je fait des vidéo-conférences d’une heure ou deux en direct sur internet. C’est ponctuel, une fois ou parfois deux par semaine. Ils se gardent eux-mêmes, et s’il y a un souci ils peuvent venir me voir, ça prend quelques secondes et puis voilà. Pour moi le boulot idéal c’est un boulot où on peut inclure les enfants, dans un monde où on ne serait pas obligé de se couper d’une partie de soi, ici de son rôle de parent, pour pouvoir faire autre chose. Et si les visionneurs trouvent ça déplacés, il n’ont qu’a regarder une autre chaîne. Le monde ne va pas évoluer si on ne fais pas des choix qui vont dans le sens de ce que nous dit notre coeur.
  • Plus aléatoire pour moi : trouver du temps pour écrire mes livres. J’essaye d’aller droit au but pour rentabiliser mon temps. Est-ce que je peux faire ci ou ça ? Si je ne peux pas le faire, qu’est ce qu’il me faudrait pour que j’y arrive ? Puis-je envisager de déléguer certaines choses ? C’est ainsi qu’une amie m’a apprit juste ce qu’il faut pour manipuler le logiciel qui me permet de faire les mises en page, qu’une autre m’a apprit à faire des photos de qualité, que les tutoriels gratuits sur youtube m’ont enseigné le traitement des dessins et des photos pour un aspect “propre”. Une autre de mes amies est illustratrice et m’a fait les dessins par ordi que je ne pouvais pas faire moi-même. Pour ce qui est de trouver le temps d’écrire, c’est pioché à droite à gauche, pendant que les enfants sont dans le bain, jouent ou dorment… Je m’installe à côté et j’avance. Ça se fait petit à petit.
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    (Sani 4 ans , Nohan 6 ans)

    –> Quelque chose d’important pour moi c’est de ne pas avoir de date butoir pour rendre un projet. Je veux faire les choses à mon rythme, sans pression, selon mes disponibilités qui sont elles-mêmes très variables. Je ne prends jamais d’engagements vis à vis des gens.

  • Et on arrive au plus dur : trouver du temps pour publier régulièrement sur mes sites : jusqu’à présent je n’ai jamais pû être aussi régulière qu’il le faudrait pour avoir une vraie visibilité. Tout les sites pro qui expliquent comment monter un site internet vous le diront : il faut publier au moins 2 fois par semaine. Mine de rien, ça représente du travail, d’avoir régulièrement des idées, etc ; bref ça sort un peu du cadre de l’aléatoire-sans-date-butoir, finalement, et c’est pour cela que jusqu’à présent, je ne réussissais pas à le faire. D’autant plus que les domaines dans lesquels je publie sont très variés et non ciblés (protection animale, recettes crues, spiritualité…) Cependant, maintenant que mes enfants ont 5 et 7 ans, c’est plus facile. D’autant plus que je les implique ! En effet, j’ai choisis de me concentrer sur ce qui se passe dans mon quotidien et de le partager. Sur ce site Académie Nature, il s’agit d’enfance, alors ce n’est pas très compliqué, il me suffit d’avoir toujours un appareil photo pas loin (ce qui est très facile avec les smartphones) et de le partager en quelques minutes sur internet. Je me réserve un moment chaque semaine pour programmer toutes mes publications une semaine à l’avance, et voilà.

Tout ça c’est fait sur plusieurs années et comme vous le voyez, le rythme est très variable selon l’âge de l’enfant. J’ai commencé à vraiment souffler et retrouver de l’énergie vers les 4 ans 1/2 de ma dernière (ça correspondait également sans doute à la fin de ma période de convalescence). L’âge est variable d’une famille à l’autre, et selon le nombre d’enfant et leur position dans la fratrie, donc ne vous mettez pas de “date de normalité”.

Peut-être que vous vous retrouvez dans mes mots et qu’ils vous font du bien ; ou peut-être que vous trouvez ce mode de vie étrange ou dérangeant… Je ne fais que partager avec honnêteté les choix avec lesquels nous nous sentons bien. Chaque famille doit pouvoir trouver sa propre harmonie, selon ses convictions et ce qui la rend heureuse, sans trop se soucier de ce qui se passe chez les autres. Chacun est unique et fait à sa façon ; c’est ce qui est magnifique.

Le seul conseil que je pourrais éventuellement vous donner serait justement de ne pas trop écouter les conseils qui ne vous parlent pas, même s’ils sont couramment admis par la société. Nombre de mamans se trouvent coincées entre les impulsions de leur coeur et les “il faut faire ainsi” infligés par les autres. Suivez votre coeur ! Notre société évolue vers des façons d’être et d’éduquer très différente, plus axées sur l’épanouissement de l’enfant et de la famille. Afin que ça aille dans ce sens je pense que c’est important de croire en ses choix et de ne pas se laisser déstabiliser. Pour ce qui est de la fatigue, on m’a souvent conseillé de mettre mes enfants à l’école pour pouvoir me reposer…! Certes (cela se discute au vue des horaires et autres contraintes scolaires), mais quand je vois ma fille se lever à son rythme tout en chantant et en dansant le matin, quand je vois mon fils se lancer même tardivement le soir dans de grands projets de bricolage dont il a subitement eu l’idée, quand je vois la joie qui règne dans notre quotidien, je sais que j’ai bien fait de m’accrocher et que ça en valait la peine.

Rappelez-vous, que vous fassiez l’IEF ou que vous vous occupiez de votre enfant avant qu’il ai l’âge d’être scolarisé, que c’est une période de vie qui finalement est très courte, et qu’elle mérite d’être vécue à fond. Dans quelques années, c’est avec un profond bonheur que vous regarderez derrière vous. Croyez en vous !

Merci de m’avoir lue. Je vous souhaite le meilleur !

chasse au trésor

(Shani 5 ans, Nohan 7 ans, et leurs amis)