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Élever un enfant Hors Norme (HN)

Vous serez sans doute nombreux à vous reconnaitre dans cet article. Votre enfant à des allergies, un TDAH, un Haut Potentiel, une hyper-émotivité, une hyperactivité, une “différence” nette sans trop savoir quoi, etc…? Pour résumer, votre enfant est HN : Hors Norme. Il ne rentre pas dans les petites cases bien droites et rigides, ne réagit jamais comme on l’attend, et vous êtes sans cesse obligé d’expliquer son comportement aux autres pour qu’ils puissent comprendre, tolérer et s’adapter.

On vous répète souvent que c’est de votre faute. De toute façon c’est bien simple, il faut le savoir : si votre enfant est particulièrement sage et conciliant, c’est grâce à lui-même. Mais s’il a un comportement hors norme, c’est de votre faute à VOUS. Vous êtes à côté de la plaque, vous avez loupé quelque chose dans son éducation, en particulier si vous faite le choix de l’écoute et de la bienveillance. Au final, alors que le quotidien n’est pas toujours facile avec votre enfant, tandis que vous avez particulièrement besoin de soutient, non seulement vous n’en obtenez pas, mais pire, on vous enfonce.

L’ÉDUCATION NE FAIT PAS TOUT !

nohan majorque

Tout ça je le sais bien. Un enfant Hors Norme, j’en ai un. Nohan, mon aîné, est né avec un trouble anxieux généralisé. Il a peur de tout et ne se sent bien nulle part. Il est facilement triste et n’a qu’une envie : qu’on le laisse tranquille. Oh il a aussi plein de qualités ! Il est bricoleur, organisé, il prend soin de ses affaires, est très (très) doué dans ses passions, n’est pas turbulent, à un grand coeur, est très sociable et mène souvent les jeux…

Mais voilà, au premier abord, ce qui saute aux yeux ce n’est pas ça.

Ce qui saute aux yeux, c’était le b.a.b.i. (“bébé aux besoins intenses”, de ceux qu’on ne peut poser ou confier à quelqu’un sans drame), c’est l’enfant peu sportif et très sensible à la douleur, émotionnellement à vif, qui fait des crises d’angoisses au coucher et des cauchemars récurrents, l’enfant qui a peur d’aller seul rien qu’aux toilettes, l’enfant qui est tristounet, pleure souvent et “ne veut pas faire ci ou ça”. Il est celui qui me fait refuser d’animer bien des conférences ou ateliers de crusine qu’on me propose au travers de la France, tant les émotions et l’épuisement, pour lui comme pour moi, pourraient s’avérer intenses.

Son trouble anxieux m’a semblé particulièrement frappant à côté de sa soeur, qui est tout l’inverse : joyeuse, câline, sans cesse en train d’éclater de rire, de faire des blagues, de courir pieds nus dans l’herbe, danser, chanter ; toujours partante pour l’aventure. Elle suit son frère partout et le tire vers le haut. Ils sont le jour et la nuit ! C’est en ayant ma seconde que j’ai commencé à vraiment relativiser, me rendant compte que L’ÉDUCATION NE FAIT PAS TOUT.

Car comme tout bon parent je me suis énormément remise en question vis à vis de mon fils. Selon les études, les enfants aux troubles anxieux naîtraient avec des niveaux de dopamine et de sérotonine plus faibles que les autres, ils n’auraient pas de réserves et seraient plus vulnérables face aux stress, angoisses et tristesses, il serait alors important d’aller dans leur sens et de les rassurer. J’ai fait de mon mieux pour le suivre dans ses besoins, même si ça semblait aller à l’encontre de l’éducation traditionnelle. J’ai annulé la crèche, puis la maternelle… Nous avons mit en place le cododo, le portage en écharpe, le massage, l’allaitement à la demande, les musiques douces, des limites constructives et sécurisantes, un système d’enseignement basé sur les jeux, des tas de sorties et de copains… Sans voir d’amélioration notable, malgré une vie que je pense plutôt chouette. (En même temps, je ne saurais jamais si une vie différente aurait été pire…)

Sa soeur au contraire, élevée dans les mêmes conditions, réagit pourtant avec la joie de vivre et la sérénité que je m’attendais pouvoir offrir aux deux.

LE VENTRE ET LES ÉMOTIONS :

Sachant l’influence entre l’état du système digestif et les émotions positives/négatives et voyant qu’il avait un ventre fragile, j’ai fait mon maximum pour qu’il mange sain, sans sucre, sans gluten ; mais j’ai rapidement découvert une autre impasse : son trouble anxieux s’étendait de façon forte à l’alimentation. A vrai dire il y a une part de génétique. Dans la famille, il n’est pas le seul : sa cousine germaine, à bientôt 6 ans et dernière d’une fratrie de 3, n’a jamais mangé d’aliments solides. Oui, vous m’avez bien lue. Elle boit du lait maternisé et à commencé les purées l’an dernier. On appelle ce trouble le “syndrome de dysoralité sensorielle” . C’est une sorte de sensibilité gustative exacerbée qui provoque un rejet de la plupart des aliments, et des vomissements si on insiste. Ils sont plusieurs, dont mon mari et son père, à avoir une hypersensibilité olfactive/gustative (mon beau père s’est même fait retirer l’odorat à cause de ça tant ça lui était invivable !!!), et ça varie en intensité d’une personne à l’autre. Mais les pédiatres et médecins ne s’inquiètent pas, ni pour sa cousine, ni pour Nohan : il n’y a pas de retards de croissance ni de retards intellectuels. Ils faut simplement prendre son mal en patience et laisser la situation évoluer d’elle-même.

C’est d’ailleurs pour l’aider à se réconcilier avec la nourriture que nous avons créé notre livre “Goûters Sains pour Petits Héros” . Les succès, aussi petits soient-ils, sont toujours à encourager.

Bref, quelque part, j’étais dépitée : je ne savais pas par quel bout le prendre, rien ne semblait fonctionner efficacement !

Il m’aura tout apprit. Il m’aura guidé vers l’école à la maison et le unschooling, vers une écoute véritable, détachée des idées reçues et des cases toutes droites, vers un non-jugement et une plus grande compréhension des autres enfant HN également. Et pourtant, vous pouvez l’imaginer, c’est mon mode de vie qui est bien souvent remis en question et accusé de le “rendre ainsi”.

CHAQUE ENFANT NAIT AVEC SA PROPRE PERSONNALITÉ !

Un autre évènement me convainquit une fois de plus qu’il y a des choses qui ne dépendent pas de nous. Je n’ai ni religion ni croyances particulières ; je suis une amoureuse de la vie dans son ensemble et je suis très ouverte d’esprit. Dans mon parcours, (en particulier en travaillant pour la radio Enquêtes-spirituelles et pour le site Le Grand Changement) j’ai souvent croisé des médiums et des clairsensibles. L’an dernier, par curiosité, j’ai prit rendez-vous avec une femme spécialisée dans les vies antérieures qui venait de faire une conférence sur notre site. Elle m’expliqua qu’il y a une existence après la mort, que nous nous réincarnons, que nous avons tous vécu de nombreuses vies mais que celles qui lui viendront en premier à l’esprit seront celles qui auront un lien avec la vie présente. Après que nous ayons parlé de moi, je lui demande si elle peut regarder les vies antérieures de personnes de ma famille, par exemple (allez, au hasard ! lol)… mon fils. Je ne lui donne absolument aucune autre indication, craignant de l’influencer. Immédiatement, elle me répond : “Houlà, ce que je perçois autour de ton fils est très noir.” En explorant un peu plus, elle précise : “Ton fils a eu de nombreuses vies difficiles. Tortures, esclavagisme, isolement, utilisé comme chair à canon… Ça a rendu son âme très triste et très craintive ; ça doit se ressentir dans sa personnalité. Mais il est venu guérir tout ça avec toi dans cette vie.”

(0_0) Oui, les bras m’en sont tombés. C’était la première fois qu’on me donnait une explication cohérente à sa personnalité !majorque

Avide de comprendre, j’ai par la suite contacté plusieurs spécialistes, amis médiums, psychologue clairsensible spécialisée dans les enfants… Sans s’être concertés, tous m’ont dit la même chose : des vies antérieures difficiles qui resurgissent sur cette vie-ci ; et bien que je sois là pour l’aider à soigner ses plaies, mon fils n’arriverait à se libérer de tout ça qu’à l’entrée dans l’âge adulte. On m’a même précisé que sa dernière vie l’aurait tellement choqué qu’il n’aurait pas pu “monter vers la lumière” et serait resté paralysé entre deux mondes, incapable de se réincarner. Ce serait mon âme à moi, qui par amour serait allée le chercher pour lui permettre de s’incarner dans cette nouvelle vie et de guérir ça ensemble.

On y croit, on n’y croit pas… Au final, ça n’a pas d’importance. Ce qui importe c’est de se rendre compte que non, nous ne maîtrisons pas tout. Une grande partie de ce qu’est notre enfant ne dépend pas de l’éducation qu’on lui donne. Chaque enfant a une personnalité unique. Mais ça, en particulier si vous avez plusieurs enfants, vous l’aurez déjà remarqué. Notre rôle en tant que parent est de guider, de transmettre, d’apporter un terreau fertile à l’épanouissement. Nous créons un environnement stable, plein d’amour, propice à la paix et au bien-être. Par l’intermédiaire de nos corps et de nos actions, nous pouvons favoriser les conditions dans lesquelles va évoluer notre petit bout et lui faire accéder aux cartes qui enrichiront sa vie de façon positive et épanouissante. Mais l’enfant nait avec sa propre personnalité, sa propre perception du monde, sa façon personnelle d’avancer et son rythme bien à lui. Il est seul détenteur de sa vie. Cela, il faut l’accepter. Nous n’avons pas de “pouvoir” sur les autres. Nous n’avons que notre influence et notre amour… et entre nous, c’est tout ce qui importe ! 🙂

Si vous aussi vous avez un enfant HN, n’écoutez pas les critiques. Ne vous culpabilisez pas, ce n’est pas de votre faute. D’ailleurs il n’y a pas de “faute” ! Au contraire, c’est venu dans nos vies comme une chance. Il y a un beau chemin à parcourir, très riche en enseignements. Dites-vous que ce que vous mettez en place est essentiel, même si vous ne voyez pas l’effet auquel vous vous attendiez. L’interaction qu’on aura avec notre enfant sera systématiquement constructive. On agit pour le mieux, on fait notre part, et après, le résultat peut prendre bien des chemins !

Si vous doutez du chemin à prendre, choisissez l’amour, vous ne pourrez pas vous tromper.

Vivez à fond, aimez à fond, n’ayez aucun regret.  <3

Merci de m’avoir lue,
Marion Eberschweiler

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